RCI avec des informations de de l'OMS
Selon le rapport 2017 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme, beaucoup de progrès a été observé dans la lutte contre cette maladie.
Entre 2001 et 2013, la forte intensification des interventions de lutte antipaludique a contribué à faire reculer de 47 % les taux de mortalité imputables au paludisme au niveau mondial, évitant ainsi, selon les estimations, 4,3 millions de décès. Dans la région africaine de l’OMS, ce taux a baissé de 58 % chez les enfants de moins de 5 ans. Dans la même période, l’incidence mondiale du paludisme a reculé de 30 %.
Depuis 2015, les États membres ont décidé d’élaborer une stratégie technique mondiale et cibles 2016-2018 pour continuer la lutte contre cette pandémie.
Cette stratégie, qui semble porter ses fruits, mise sur les acquis passés, dont l’instauration d’une Journée mondiale du paludisme, des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (lutte contre le VIH/sida, le paludisme, etc.).
Elle souligne la nécessité d’augmenter les investissements dans les zones où le paludisme est endémique.
- Davantage de pays progressent vers l’élimination de la maladie : en 2016, 44 pays ont noté moins de 106 000 cas de paludisme, contre seulement 37 pays en 2010.
- Pour la deuxième année de suite, la région européenne de l’OMS demeure exempte de paludisme.
- Les taux de couverture en ce qui a trait à l’accès aux outils de prévention, tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide, ont augmenté dans la plupart des Régions de l’OMS en 2016 par rapport à 2010.
La malaria ou le paludisme est causé par le plasmodium et transmis par des insectes appelés anophèles femelles.
- Le dépistage de cas présumés de paludisme dans le secteur de la santé publique a considérablement augmenté dans la plupart des régions depuis 2010.
- La plus forte hausse a été enregistrée dans la région africaine, où les tests diagnostiques ont augmenté, passant de 36 % en 2010 à 87 % en 2016. Toutefois, dans l’ensemble des interventions de lutte antipaludique, les résultats sont nettement inférieurs aux cibles en matière d’accès universel.
- Toutes les régions ont enregistré une baisse de la mortalité due au paludisme en 2016 par rapport à 2010, à l’exception de la région de la Méditerranée orientale où les taux de mortalité sont restés en grande partie inchangés.
Le chemin vers l’éradication du paludisme reste long et parsemé d’embûches
Plusieurs problèmes continuent cependant d’entraîner un ralentissement des soins et de barrer la route à l’éradication du paludisme :
– la pauvreté qui frappe encore très durement les ménages et les communautés dans plusieurs pays concernés;
– l’insuffisance du financement : en 2016, 3,55 milliards canadiens ont été investis dans les efforts de lutte contre le paludisme et d’élimination de la maladie à l’échelle mondiale. Ce montant représente à peine la moitié des fonds nécessaires pour atteindre chaque année les jalons fixés pour 2020. Un des jalons pour 2020 fixés dans la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 consiste à éliminer la maladie dans au moins 10 pays ayant une transmission du paludisme en 2015. Cela signifie qu’un pays doit parvenir à zéro cas autochtone pendant au moins une année d’ici à 2020;
– le mauvais fonctionnement du système de santé et les lacunes dans les interventions de prévention;
– l’émergence de la résistance des parasites aux médicaments antipaludiques et de la résistance des moustiques aux insecticides;
– Le climat, les conflits, etc.
En 2016, l’OMS a établi 21 pays susceptibles d’atteindre la cible d’élimination d’ici à 2020. Onze de ces pays ont enregistré une augmentation des cas autochtones de paludisme depuis 2015, et cinq ont signalé une augmentation de plus de 100 cas en 2016. Le nombre de cas de paludisme en 2016 reste donc similaire au nombre de cas dénombrés en 2012. En fin 2012, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui ont été exposées à la maladie dans 97 pays. 200 millions de personnes en ont été réellement atteintes dans le monde, dont plus de 500 000 morts, pour la plupart des enfants âgés de moins de 5 ans, en Afrique notamment.
La maladie reste endémique dans six régions déterminées par l’OMS (Asie, Afrique intertropicale, Amérique latine, Caraïbes et Océanie) et prélève son plus lourd tribut dans la région africaine, où surviennent, selon les estimations, 90 % du total des décès par paludisme. Environ 40 % de la mortalité imputable au paludisme dans le monde est concentrée dans deux pays, le Nigeria et la République démocratique du Congo.
Redoubler d’efforts pour réduire la charge de la maladie
Les victimes accèdent difficilement aux soins, faute de moyens, qu’il s’agisse de thérapies préventives, de tests de diagnostic ou de traitement antipaludique.
Le rapport de l’OMS indique que l’humanité est à la croisée des chemins en ce qui a trait à la situation du paludisme et souligne la nécessité d’un plus grand engagement politique, de la mise à la disposition des pays de ressources proportionnées et d’une sensibilisation plus accrue des populations pour réduire l’incidence de cette maladie devenue endémique dans certains pays. Dans ces pays, il est urgent que les traitements appropriés soient disponibles pour tous.
C’est ce qui permettra de réduire le fardeau économique et social que le paludisme fait peser sur les communautés les plus vulnérables, notamment en Afrique subsaharienne, et les groupes à haut risque, y compris les populations migrantes et mobiles.
« Moins de la moitié des ménages des pays d’Afrique subsaharienne disposent d’une quantité suffisante de moustiquaires, et seulement environ un tiers des enfants de la région africaine présentant de la fièvre sont amenés auprès d’un prestataire médical dans le secteur de la santé publique. » – Dr Abdisalan Noor.
L’OMS reconnaît que les succès récents dans la lutte contre cette maladie sont fragiles et recommande que des actions urgentes soient menées pour renforcer le système de santé, inverser la tendance actuelle de résistance aux antipaludiques et aux insecticides du principal vecteur de la maladie, cela partout où le besoin se fait ressentir, avec une nécessaire collaboration entre différentes instances tant du secteur politique, économique que du monde de la recherche.
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