Il s’agit d’un événement presque sans précédent dans les annales judiciaires canadiennes : la police de Toronto a porté des accusations, lundi, contre six élèves pour une présumée agression sexuelle commise en groupe à l’école secondaire privée catholique pour garçons St. Michael’s College. Cette agression a été filmée et la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux la semaine dernière et elle y est toujours disponible.
Le chef adjoint de la police de Toronto, James Ramer, a affirmé en conférence de presse que cinq des six étudiants se sont rendus aux policiers, lundi, tandis que le sixième élève a été arrêté lorsqu’il se trouvait sur le chemin de l’école. Les six adolescents, dont l’identité est protégée en vertu de la Loi canadienne sur la justice pénale pour mineurs, font face à de multiples accusations au criminel.
Les six garçons, deux âgés de 14 ans et quatre âgés de 15 ans, ont comparu devant un tribunal pour adolescents, lundi après-midi, et ont été libérés sous caution. Ils seront de retour au tribunal le 19 décembre.
Chaque étudiant a été inculpé d’agression, d’agression sexuelle en bande et d’agression armée.

Dessin de trois des six élèves comparaissant brièvement en cour lundi à Toronto. (Pam Davies/CBC)
Des images compromettantes
« Nous avons des motifs de croire qu’il y a d’autres cas d’agressions, et qu’il existe d’autres vidéos », a déclaré l’inspecteur Dominic Sinopoli en conférence de presse.
Il est très préoccupé par le fait que la vidéo de l’agression sexuelle présumée est toujours disponible sur les réseaux sociaux.
Le directeur de l’école, Greg Reeves, qui a qualifié d’« horrible » la vidéo de la présumée agression sexuelle, a expliqué qu’il ne l’avait pas signalée immédiatement à la police lorsqu’il l’a reçue, lundi dernier, parce que la victime présumée n’en avait pas encore informé sa famille.

L’inspecteur Dominic Sinopoli a déclaré que bien qu’aucune accusation de pornographie juvénile n’ait été portée, la police n’a pas exclu cette possibilité. (Tijana Martin / Presse canadienne)
D’autres détails font surface
La Presse canadienne s’est entretenue avec des sources policières qui confirment que les accusations déposées lundi concernaient un groupe d’étudiants de l’équipe de football qui auraient coincé un autre étudiant dans un vestiaire et l’auraient agressé sexuellement avec un manche à balai.
L’école, qui a renvoyé huit élèves, mercredi dernier, en rapport avec les allégations, a dit qu’elle soutenait la décision de la police de porter des accusations criminelles. Il n’est pas clair si l’un ou l’autre de ces huit élèves expulsés fait partie de ceux qui ont été accusés, lundi, par les policiers.
Les policiers estiment que la direction de l’école aurait dû signaler immédiatement l’agression sexuelle présumée. Ils invitent les élèves et toute personne en possession de la vidéo à la supprimer immédiatement de leur téléphone portable ou d’un autre appareil, puisqu’il s’agit de pornographie juvénile. Or, la possession ou la transmission de pornographie juvénile constitue un crime.
Dans une déclaration publiée dimanche, la direction de St. Michael’s a annoncé qu’elle entreprendra un examen indépendant d’« attitudes et de comportements sous-jacents qui sont incompatibles avec sa culture et ses valeurs ». Le directeur a déclaré qu’un comité d’examen externe sera créé dans les deux à trois prochaines semaines. Il espère qu’un examen préliminaire sera terminé d’ici le printemps et qu’une enquête plus approfondie sera achevée d’ici l’été.

Les parents se présentent à une réunion à l’école St. Michael’s College vendredi dernier. (Farrah Merali/CBC)
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de CBC News
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Allégation d’agression sexuelle : l’école St Michael’s n’avait pas contacté la police – Radio-Canada
Toronto police charge 6 students in St Michael’s College School investigation – CBC News
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