Un rapport des autorités britanniques, publié mercredi, conclut que les 185 personnes à bord d’un Boeing 737 de la compagnie Sunwing ont frôlé la mort dans ce qui aurait pu être l’une des pires catastrophes de l’histoire aérienne de l’Irlande du Nord.
En juillet de l’an dernier, l’appareil de type Boeing 737-86J, piloté par deux Canadiens, a heurté au décollage avec l’un de ses pneus un phare au sol ne mesurant que 36 centimètres de hauteur (14 pouces) et qui se trouvait 30 mètres (100 pieds) passé le bout de la piste d’envol. Ce feu a par la suite été retrouvé écrasé au sol, dans un champ, après avoir été projeté hors de son socle.
À l’origine de cette manoeuvre dangereuse, une erreur de programmation de l’équipe de pilotage. Au moment de l’embarquement des passagers, un des pilotes a entré dans l’ordinateur de contrôle de vol une température de -52 degrés Celsius au lieu des 16 degrés qu’il faisait en réalité à l’aéroport international de Belfast en cette journée de juillet.
Comme l’air froid nécessite une moins grande accélération au décollage, les réacteurs de l’appareil n’ont donc délivré que 60 % de leur poussée maximale lorsque le 737 tentait de s’élever du sol.
L’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, l’aéroport international Pearson de Toronto et l’aéroport international de Vancouver sont les trois principales bases d’opérations de la compagnie.
Une trentaine de destinations canadiennes ont accès aux services de Sunwing lors de la période hivernale.
Sunwing Airlines est le deuxième voyagiste en importance au Canada. Photo: Sunwing
Un écrasement évité de justesse en raison de la topographie
Photo : Aéroport international de Belfast
Selon les enquêteurs, les pilotes de l’avion canadien ont pu éviter la catastrophe uniquement en raison de la « nature inoffensive » du terrain situé au-delà de la piste à l’aéroport international de Belfast.
Le Boeing 737 a alors parcouru 4 kilomètres, atteignant une altitude maximale d’à peine 800 pieds, avant que l’équipage finisse par augmenter la puissance des réacteurs et que l’avion gagne une altitude plus convenable.
On peut lire dans le rapport des enquêteurs : « Seules la nature bénigne du dégagement prolongé de la piste et l’absence d’obstacles dans la trajectoire de la montée ont permis à l’avion de grimper sans autre collision après qu’il eut embouti une lumière de la piste. »
Autre élément de l’enquête inquiétant, les pilotes n’ont réalisé la trop faible vitesse de décollage de leur Boeing 737 qu’à 900 mètres du bout de la piste. Ils n’ont toutefois pas réagi immédiatement.
Les autorités britanniques recommandent que la Federal Aviation Administration des États-Unis réalise des mises à niveau des logiciels d’ordinateurs qui permettraient de vérifier la température de l’air extérieur, au besoin.
Après le décollage, l’avion de Sunwing a poursuivi son vol vers Corfou, en Grèce, comme prévu.
L’avion vu à l’aéroport de Zurich deux mois avant la catastrophe. Photo : Wikipédia
RCI avec Bloomberg, BBC et la contribution de Radio-Canada
En complément
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