John Chau a été atteint par des flèches empoisonnées de membres de la tribu des Sentinelles des îles Andaman-et-Nicobar en Inde.
RCI avec l'AFP, YouTube, des images de Wiki et Reuters
L’homme de 27 ans était un habitué de voyages touristiques en Inde et avait plusieurs fois séjourné aux îles Andaman, sans véritablement avoir l’occasion de réaliser son rêve. Il souhaitait rencontrer de près la communauté des Sentinelles, mais l’État indien interdit de les approcher à moins de cinq kilomètres.
La tragédie est survenue le 16 novembre lorsque John Chau a proposé de l’argent à des pêcheurs indiens afin qu’ils l’accompagnent chez les Sentinelles.
L’AFP rapporte que le touriste, décrit sur son compte Facebook et Instagram comme un « globe-trotter, féru de voyages », avait déjà tenté en vain d’y aller tout seul, deux jours auparavant.
Redoutant la réaction des Sentinelles, les pêcheurs se sont arrêtés à bonne distance avec leur embarcation et l’Américain s’est rendu tout seul, avec un canoë, sur le territoire de ces peuples autochtones de la petite île de 47 kilomètres carrés.
Situées entre le golfe du Bengale et la mer d’Andaman, à environ 300 km au sud-ouest des côtes birmanes et à 507 kilomètres de la ville de Port Blair, les îles Andaman comptent 204 îles et seules 38 sont habitées.
C’est alors qu’il a été encerclé et son corps littéralement transpercé par plusieurs flèches empoisonnées tirées par des membres de la tribu.
Ayant vu le corps de l’étranger être traîné au sol grâce à une corde nouée autour de son cou, les pêcheurs se sont enfuis pour ne revenir que le lendemain, où ils ont fait la macabre découverte du corps de John Chau sur la plage.
Un religieux de la région de Port Blair a alerté la famille de la victime aux États-Unis. La police indienne a ensuite ouvert une enquête et procédé à l’arrestation de sept pêcheurs.
Une tribu considérée comme l’une des plus isolées du monde qui vit en autarcie
C’est le tsunami du 26 décembre 2004, qui avait tué environ 7000 personnes dans les îles Andaman-et-Nicobar, qui a révélé aux yeux du monde le peuple des Sentinelles. Cela à travers une photographie emblématique de la garde-côtière indienne prise lors du survol des îles pour savoir s’ils avaient survécu à cette catastrophe,
Les Sentinelles sont des gens refermés sur eux-mêmes, sur des îles souvent décrites comme paradisiaques, en plein cœur de l’océan indien. Hanuman rappelle le nom du dieu hindou Handuman.
Le peuple de chasseurs-cueilleurs ne compterait que 150 âmes et serait particulièrement hostile au monde moderne. C’est ce qui justifierait ses attaques meurtrières contre quiconque pose les pieds sur leur territoire.
Déjà en 2004, lors du survol mentionné plus haut, l’hélicoptère de la garde côtière indienne avait été la cible de flèches tirées par des habitants regroupés sur la plage. En 2006, deux pêcheurs indiens, dont le bateau avait dérivé pendant leur sommeil jusqu’au rivage de North Sentinel, avaient été tués par des membres de la tribu.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, l’ONG de protection des tribus autochtones Survival International a « dénoncé une tragédie qui n’aurait jamais dû se produire ».
Cette organisation, qui siège en Grande-Bretagne, a estimé qu’en raison de l’isolement ancestral du reste de l’humanité, « il n’est pas impossible que les Sentinelles viennent d’être contaminées par des agents infectieux mortels, apportés par un voyageur américain contre lequel ils n’ont pas d’immunité, avec le potentiel d’éradiquer toute la tribu ».
L’ONG pense que ses membres descendent des premières populations humaines à être parties d’Afrique (d’où leur appellation Negritos en raison de leur apparence physique semblable à celle des Noirs d’Afrique : petite taille, peau très foncée, cheveux crépus) pour se retrouver sur les îles Andaman où ils forment un monde à part, en y vivant reclus depuis plus de 60 000 ans.
Après plusieurs tentatives infructueuses du gouvernement indien de rentrer en contact avec les Sentinelles de 1970 à 1980, le pays y a officiellement renoncé dans les années 1990. Il les a laissés dans leur jungle, tout en s’assurant de temps à autre de leur condition et de leur bonne santé grâce à des observations à partir d’un bateau ancré à une distance respectable de l’île.
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