Dans le cadre de l'énoncé économique du Québec, le premier ministre, François Legault, et le ministre des Finances, Éric Girard, ont annoncé plusieurs mesures pour les familles, les ainés et les entreprises. Photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot

Mise à jour économique au Québec : les personnes en situation de pauvreté laissées sur le carreau?

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté est partagé entre un sentiment de satisfaction et de déception après la mise à jour économique du gouvernement caquiste. L’organisme soutient que la lutte contre la pauvreté n’est qu’une lointaine préoccupation pour ce gouvernement qui semble sur la même longueur d’onde que les libéraux.

Quelques grandes lignes de la mise à jour économique

  • Bonification de l’allocation familiale : en clair, c’est plus d’argent pour les familles ayant des enfants.
  • Création d’un nouveau crédit d’impôt remboursable pour les aînés de 70 ans et plus à faible revenu.
  • Mesures sur les amortissements destinées aux entreprises  : en clair, il y aura des investissements pour renforcer la compétitivité des entreprises québécoises et des mesures pour attirer de nouveaux investisseurs.

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté réserve à ces mesures un accueil mitigé

« Nous pouvons nous réjouir pour les familles qui pourront toucher 500 $ de plus pour les deuxième et troisième enfants, admet d’emblée le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Même chose pour les aînés qui disposeront de 55 ¢ de plus par jour ou 200 $ par année. Pour des personnes qui vivent dans la pauvreté, tout montant supplémentaire peut faire une différence. Ce que nous déplorons aujourd’hui, c’est que le gouvernement continue d’ignorer des dossiers qui auraient un impact significatif sur le sort de ces personnes. Surtout que plusieurs de ces dossiers mériteraient une attention urgente. »

Le Collectif a déterminé plusieurs dossiers urgents oubliés dans la mise à jour économique

Il s’agit pourtant de sujets figurant parmi les promesses phares de la campagne électorale des caquistes.

« Par exemple, dans la mise à jour économique, pas un mot sur le détournement des pensions alimentaires pour enfants, poursuit Serge Petitclerc. Il s’agissait pourtant du seul engagement électoral ferme de la Coalition avenir Québec en matière de lutte contre la pauvreté. Pas plus tard que vendredi dernier, le gouvernement a même voté en faveur d’une motion exigeant que les pensions alimentaires pour enfants cessent d’être traitées comme un revenu pour le parent créancier, dans le calcul des prestations d’aide sociale, ainsi que l’admissibilité à l’aide juridique, à l’aide financière aux études et au soutien au logement. Pourquoi ne pas avoir agi dès maintenant? »

Serge Petitclerc : porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Crédit : Collectif pour un Québec sans pauvreté

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Des silences inquiétants

Serge Petitclerc s’inquiète du silence de la CAQ sur le programme de Revenu de base mis en place par le gouvernement précédent. Ce programme devrait en principe permettre aux personnes avec des contraintes sévères à l’emploi de toucher, dès 2023, un revenu annuel d’environ 18 000 $.

Le Collectif se réjouit pour la progression du revenu pour les familles et les aînés, mais il demeure sur sa faim en ce qui a trait à certains dossiers pour lesquels il n’y a pas eu d’annonce.

Espérant que le prochain vrai budget prenne en compte ces préoccupations, M. Petitclerc souligne l’importance pour le gouvernement de permettre aux personnes les plus démunies de couvrir leurs besoins de base (alimentation, logement, déplacement, vêtements, etc.) en leur fournissant un revenu de base.

Il faut aussi des annonces d’amélioration des prestations autant pour les programmes d’aide sociale que pour le programme de solidarité social. Il faut adopter le règlement qui modifie le programme d’aide sociale avant les fêtes de fin d’année pour qu’il soit appliqué dès le 1er janvier.

« Pas un mot non plus sur la situation des personnes à l’aide sociale qui, avec un revenu annuel d’un peu plus de 9000 $, couvrent à peine la moitié de leurs besoins de base, selon la Mesure du panier de consommation. L’occasion aurait été belle de donner suite à la suggestion de la Protectrice du citoyen d’inclure le montant du Crédit d’impôt pour solidarité dans les prestations d’aide sociale. La semaine dernière, elle révélait que « 45 000 prestataires de l’aide financière de dernier recours ne bénéficient pas de ce remboursement parce qu’elles ne produisent pas de déclaration de revenus ». Par ailleurs, les maigres augmentations de 10 $ prévues pour les personnes à l’aide sociale pour le 1er janvier 2019 doivent elles aussi être confirmées par voie de règlement. Il reste trois semaines au gouvernement pour le faire. »

Catégories : Économie, Société
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