La sonde New Horizons a été guidée dans l'espace par une carte conçue par des Canadiens. (REUTERS/NASA/Handout via Reuters )

Ultima Thule : la contribution canadienne à l’exploit de la sonde New Horizons

Les Canadiens ont de bonnes raisons de se réjouir du succès de la mission New Horizons de la NASA dans la ceinture de Kuiper, une zone de corps glacés au-delà de l’orbite de Neptune. Les astronomes du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) ont contribué au succès de cette mission historique.

Le 1er janvier 2019, la sonde New Horizons a pris des images rapprochées de l’astéroïde 2014 MU69, connu également sous le nom d’Ultima Thulé, faisant jubiler tant les membres de la NASA que des millions de curieux et d’amateurs d’astronomie à travers le monde. New Horizons a survolé la surface de l’astéroïde Ultima Thulé à une distance de 3 500 km. Ultima Thulé qui, soit dit en passant, est un petit astéroïde rocheux d’environ 30 kilomètres de diamètre. Il gravite sur une orbite située à 6 milliards de kilomètres de la Terre et à 1,6 milliard de kilomètres de Pluton.

Aucune autre sonde spatiale n’était allée aussi loin de la Terre. « Découvrir l’existence de l’astéroïde Ultima Thulé n’était qu’une première étape selon Stephen Gwyn du CNRC; la suivante consistait à le survoler d’assez près pour en capter des images. La trajectoire de New Horizons a été modifiée pour croiser Ultima Thulé non pas là où l’astéroïde se trouvait, mais plutôt là où il serait rendu à la fin de 2018. Il fallait donc prédire son orbite avec un maximum d’exactitude. »

Ce succès est donc aussi un peu canadien, puisque ce sont des astronautes d’ici qui ont conçu le modèle du système solaire extérieur qui a aidé à définir une nouvelle cible pour New Horizons après sa rencontre avec Pluton en 2015. Les Canadiens ont produit une carte des étoiles et de leur emplacement exact pour aider à calculer la trajectoire de croisement de New Horizons avec Ultima Thulé.

Le CNRC a utilisé à cet effet des images du télescope Canada-France-Hawaï. Les positions stellaires établies ont ensuite servi à étalonner les images du télescope spatial Hubble pour calculer l’orbite d’Ultima Thulé avec suffisamment de précision pour modifier avec justesse et en temps opportun la trajectoire de la sonde New Horizons.

Luc Simard, directeur général du Centre de recherche Herzberg en astronomie et en astrophysique du CNRC rappelle que « Les objets de la ceinture de Kuiper sont à l’état originel : ils n’ont jamais été soumis à la chaleur du Soleil depuis la formation de notre système planétaire. Ils nous offrent donc une occasion inestimable d’étudier les conditions qui régnaient lorsque le système solaire s’est formé. »

Pour sa part, J.J. Kavelaars, chef du Centre canadien de données astronomiques toujours au Centre de recherche Herzberg en astronomie et en astrophysique du CNRC, se félicite de la collaboration avec l’équipe de la mission New Horizons. Cela a été selon lui un immense privilège. «Cette équipe, précise-t-il, comprend des experts du système solaire de partout dans le monde qui ont uni leurs efforts pour réaliser cet objectif. Nous consacrerons les prochains mois à scruter de près les données recueillies, à la recherche d’indices sur les mécanismes de formation des planètes dans le système solaire extérieur. »

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