« J’ai senti que je renaissais, surtout quand j’ai senti l’amour et l’accueil », a déclaré Rahaf Mohammed al-Qunun lundi à la Canadian Broadcasting Corporation, le réseau anglophone de Radio-Canada.
La jeune femme est arrivée au Canada après que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés lui eut accordé le statut de réfugié et que le Canada eut accepté de l’accueillir.
Elle veut maintenant poursuivre ses études, trouver un emploi et « vivre une vie normale » au Canada, des choses qu’elle ne pouvait faire en Arabie saoudite. Elle d’ailleurs fui son pays natal parce qu’elle avait peur pour sa vie.
Ma plus grande peur, dit-elle, était que s’ils [ma famille] me trouvaient, je disparaîtrais et je ne saurais pas ce qui m’arriverait après ça. J’ai écrit [une lettre] et je l’ai envoyée à mes amies. Si je disparaissais, elles la publieraient dans le monde entier. » Rahaf Mohammed al-Qunun

L’adolescente saoudienne Rahaf Mohammed al-Qunun, au centre, en compagnie de la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, à droite, et de Saba Abbas de COSTI Immigrant Services, à son arrivée à l’aéroport international Pearson de Toronto le samedi 12 janvier 2019. (Photo : THE CANADIAN PRESS/Chris Young)
Ses tweets et son cas ont attiré l’attention de la communauté internationale, et les responsables thaïlandais ont finalement accepté de la laisser rester à Bangkok sous la protection des fonctionnaires des Nations unies.
Rahaf Mohammed, comme elle veut se faire appeler aujourd’hui sans le nom de la famille al-Qunun qui l’a reniée, a dit que lorsque les responsables de l’ONU se sont présentés à son hôtel, elle n’a pas cru au début que c’était vrai, que ses supplications avaient été entendues. Elle craignait que les autorités thaïlandaises et koweïtiennes mentent et se fassent passer pour l’ONU.
« Alors, ils m’ont montré la preuve. Après cela, j’ai ouvert la porte et je les ai accueillis », a-t-elle dit en souriant.
La décision du Canada d’accorder l’asile à Rahaf arrive à un moment délicat. Les relations entre Ottawa et Riyad ont été tendues après que le Canada a exigé la libération immédiate des militants des droits de la personne emprisonnés l’an dernier. L’Arabie saoudite a riposté en gelant de nouveaux échanges commerciaux avec Ottawa et en forçant bon nombre de ses étudiants à revenir dans le royaume.
Avec les informations de Reuters, la Presse canadienne et CBC News.
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