Une province en mode assainissement des finances
Les Jeux de la Francophonie vont mobiliser près de 3000 athlètes pour rivaliser d’adresse dans des épreuves sportives et des concours culturels.
Le Nouveau-Brunswick vient de se retirer en tant qu’hôte de l’édition 2021.
Plusieurs arguments sont avancés par les autorités provinciales pour justifier un tel désistement. Le premier ministre Blaine Higgs soutient que les finances de sa province ne sont pas au beau fixe. En période de restructuration, il est difficile d’investir dans des Jeux dont l’organisation coûte de plus en plus cher. Par ailleurs, il mentionne le soutien insuffisant du gouvernement fédéral.
Ottawa ne souhaite pas se lancer dans un financement plus important que prévu. Selon sa formule, sa contribution devrait en principe égaler celle de la province.
Le premier ministre Justin Trudeau n’aime pas cette décision. Il trouve cela « dommage pour les communautés francophones et pour les athlètes du monde qui devaient se retrouver au Nouveau-Brunswick pour célébrer la francophonie ».
Dominique LeBlanc, député libéral fédéral de la circonscription néo-brunswickoise de Beauséjour, a décrié l’absence de proposition sérieuse du premier ministre Higgs, qui aurait pu inciter le gouvernement fédéral à augmenter son financement.
Un athlète sur une piste de course Photo : iStock
Budget revu à la baisse dans un contexte de controverse
Les Jeux de la Francophonie représentent un événement colossal, dont l’organisation peut engloutir plusieurs millions de dollars. Le budget initial était de 17 millions de dollars. Il a ensuite explosé à 130 millions, avant d’être revu à la baisse, à 60 millions. Malgré cela, la province estime qu’en contexte de déséquilibre budgétaire, il serait risqué de se lancer dans une telle aventure.
Parmi les réactions enregistrées à Fredericton à la suite du retrait de la province, Kevin Arseneau, du Parti vert, a dénoncé l’absence de collaboration entre les paliers gouvernementaux dans ce dossier. Il a aussi critiqué l’absence de représentants du Parti libéral du Nouveau-Brunswick à la conférence de presse d’annonce du retrait de la province. Le vice-premier ministre, ministre de la Francophonie, Robert Govin, ne s’est pas présenté à Fredericton, où avait lieu la conférence de presse du chef des progressistes-conservateurs Blaine Higgs.
Bien que le CNJF accepte la décision, il aurait espéré une décision différente. Le CNJF croit toujours qu’il est possible d’organiser des Jeux qui fourniront des expériences de calibre international aux participants et participantes; auront des retombées économiques pour la province et les municipalités hôtesses; et consolideront la place du Nouveau-Brunswick et du Canada sur la scène internationale.
Dans l’attente des prochaines étapes du gouvernement fédéral sur l’avenir des Jeux 2021 au Canada, nous demeurons tout aussi dévoués à leur succès et travaillerons avec Ottawa pour examiner toutes les options possibles pour favoriser la réussite des Jeux au Canada.
Il faut noter que ce sont les libéraux qui avaient présenté la candidature de Moncton-Dieppe pour organiser ces Jeux, contre celle de Sherbrooke qui avait été pourtant mieux notée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), selon un rapport technique d’évaluation des candidatures obtenu par Radio-Canada.
RCI avec Radio-Canada
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