Dans un article, le Globe and Mail a rapporté que le bureau du premier ministre du Canada aurait exercé des pressions sur l’ex-ministre de la Justice, aujourd’hui ministre des Anciens Combattants, Jody Wilson-Raybould, afin qu’elle abandonne, en tant que procureur, les poursuites judiciaires contre la compagnie SNC-Lavalin.
Une affaire de pots-de-vin en Afrique
Radio-Canada rapporte que les allégations du journal sont basées sur des sources confidentielles qu’elle n’a pu consulter. Le fond de cette affaire remonterait à une période de 2001 à 2011. La compagnie canadienne SNC-Lavalin, spécialisée en génie-conseil, aurait alors remis des pots-de-vin au gouvernement libyen pour bénéficier de contrats colossaux dans ce pays d’Afrique saharienne, alors dirigé par le défunt Mouhammar Kadhafi.
D’après les informations du Globe and Mail, l’entreprise aurait cherché en vain à obtenir l’annulation du procès qui lui avait été intenté par le gouvernement fédéral, à la suite de son geste présumé, classé au chapitre d’infraction de corruption et de fraude dans un pays étranger.
Il faut dire que si la culpabilité de la compagnie montréalaise était établie dans cette affaire, elle aurait beaucoup à perdre :
- exclusion pendant 10 ans de tout contrat du gouvernement fédéral au Canada;
- perte de plusieurs milliards de dollars, en plus des 5 milliards de pertes déjà enregistrés;
- pertes d’emplois massifs.
C’est dans le but d’éviter une telle perspective désastreuse pour la compagnie et ses travailleurs que SNC-Lavalin aurait multiplié les démarches auprès d’Ottawa pour tenter d’obtenir l’annulation du procès au criminel.
Que reproche-t-on au bureau de Justin Trudeau?
Récemment, le premier ministre a procédé à un petit remaniement ministériel surprise, lorsqu’il a nommé celle qui était alors ministre de la Justice au poste de ministre des Anciens Combattants.
Une nomination qui a suscité beaucoup de réactions, car certains y voyaient une « rétrogradation » sans raison valable de la toute première Autochtone à avoir occupé le poste de ministre de la Justice au Canada.
L’article du Globe and Mail tente d’établir un lien entre cette rétrogradation et le refus de la ministre de céder à la pression du cabinet du premier ministre, en annulant le procès de SNC-Lavalin, pour favoriser un arrangement à l’amiable avec le directeur des poursuites criminelles.
Interrogé sur ces allégations, Justin Trudeau a tout nié en bloc, soulignant l’importance de promouvoir une justice indépendante, à l’abri de toute interférence avec les instances politiques du pays.
Les allégations dans le reportage de ce matin sont fausses. Ni moi ni mon bureau n’avons demandé au procureur général actuel ou antérieur de prendre quelque décision que ce soit sur cet enjeu, a relevé Justin Trudeau. Nous sommes un pays qui reconnaît la primauté du droit et nous allons toujours respecter l’indépendance de notre système judiciaire.
Les représentants de l’opposition souhaitent que le premier ministre donne de plus amples explications sur le rôle que son bureau a réellement joué dans cette affaire.
« Le premier ministre doit immédiatement dire aux Canadiens ce qu’il savait de cette affaire et à quel moment il l’a su », a lancé Andrew Scheer, le chef du Parti conservateur.
Si Mme Wilson-Raybould est restée silencieuse jusqu’à présent, on sait tout de même que le jour de son transfert au ministère des Anciens Combattants, l’extrait suivant issu de ses écrits sur sa page officielle avait retenu l’attention :
En résumé traduit :
RCI avec Radio-Canada, des informations du gouvernement fédéral et la page officielle de la ministre Jody Wilson-Raybould
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