Des centaines de milliers de téléspectateurs américains et canadiens qui ont grandi avec cette vedette de la télévision ressentent cette mort comme un choc puisqu'il est pour ainsi dire l'un des premiers grand acteur de leur génération à mourir de manière si... injuste. Photo : Istock-AP

Luke Perry mort d’un AVC : une calculatrice canadienne aurait-elle pu le prédire?

Hospitalisé depuis mercredi dernier à la suite d’un grave accident vasculaire cérébral, Luke Perry est mort lundi matin à Los Angeles. À ce qu’on sache, rien dans les habitudes alimentaires ou personnelles de l’acteur ne semblait présager qu’il mourrait subitement et si jeune.

Mis à part des douleurs au dos, Perry semblait en bonne santé. Ces voisins disent qu’il faisait souvent de l’exercice. Il aurait également fréquenté un gymnase près de chez lui. Et pourtant, la mort par accident vasculaire cérébral, aussi inexplicable qu’elle puisse être, est avant tout une affaire de facteurs de risques et de statistiques.

Une calculatrice mise en ligne, l’an dernier, aurait peut-être pu prédire les facteurs de risque de l’acteur de 52 ans connu entre autres pour avoir incarné le rôle de Dylan McKay, de 1990 à 2000, dans la série à succès Beverly Hills 90210.

L’été dernier, des chercheurs d’Ottawa ont révélé dans le Canadian Medical Association Journal leur outil en ligne qui permet aux Canadiens de prédire avec grande précision leurs risques de souffrir d’une maladie cardiovasculaire ou d’être victime d’un AVC d’ici les cinq prochaines années.

Si l’outil estime que vos risques sont de 5 % par exemple, cela signifie que 5 personnes sur 100 ayant des facteurs de risque semblables aux vôtres subiront un événement cardiovasculaire grave au cours des cinq prochaines années.

Fiche d’information de la Fondation canadienne des maladies du coeur

Pas une pilule miracle, mais une manière de corriger beaucoup de facteurs de risque

Selon le Dr Doug Manuel, créateur de cette calculatrice et chercheur principal à l’Hôpital d’Ottawa, cet outil en ligne n’a pas pour but de simplement vous faire peur. C’est un outil pour changer vos habitudes et réduire vos facteurs de risques. « Dans le domaine des maladies cardiovasculaires, une once de prévention vaut une livre de guérison », dit-il de façon imagée.

Alors que le risque de maladie cardiovasculaire est couramment évalué en mesurant la tension artérielle et le taux de cholestérol, la nouvelle calculatrice fonde son évaluation aussi sur votre mode de vie. « Les médecins vérifieront votre pression artérielle et votre taux de cholestérol, mais ils ne vous poseront pas nécessairement de questions sur votre mode de vie, qui pourrait vous exposer à une crise cardiaque ou à un accident vasculaire cérébral », soutient le Dr Doug Manuel, qui est aussi professeur à l’Université d’Ottawa.

Élaborée avec des données de plus de 100 000 Canadiens, la calculatrice analyse la consommation d’alcool, l’alimentation, l’activité physique et le tabac. Elle tient également compte du niveau de stress, du sentiment d’appartenance, de l’appartenance ethnique, du statut d’immigration, du statut socio-économique, du niveau d’éducation, du diabète ou de l’hypertension artérielle.

La calculatrice a été conçue à partir des données des enquêtes sur la santé de Statistique Canada. Elle est offerte (en anglais) sur le site Project Big Life.

Le Dr Doug Manuel Photo : Hôpital d’Ottawa

Ce que disent les statistiques sur les risques de souffrir d’un ACV au Canada

C’est la troisième cause de décès des Canadiens.

Selon les données les plus récentes du Système canadien de surveillance des maladies chroniques, le nombre d’adultes âgés de 20 ans et plus ayant subi un AVC a augmenté de façon constante de 2003 à 2013.

Très inquiétant aussi : l’âge d’un premier AVC a diminué en moyenne au pays de 2,7 % par année durant cette période. La fréquence des AVC est systématiquement plus élevée chez les hommes de 60 ans et plus que chez les femmes du même âge.

Bien que le nombre de survivants d’un AVC soit plus élevé chez les hommes de 50 à 79 ans que chez les femmes du même groupe d’âge, les femmes de 80 ans et plus sont plus nombreuses que les hommes du même groupe d’âge à avoir survécu à un AVC.

Selon un rapport récent de la Fondation des maladies du coeur, il y a aussi plus de femmes qui meurent à la suite d’accidents vasculaires cérébraux que d’hommes au Canada. Et les femmes autochtones sont également plus touchées.

Voyez comment on réduit maintenant au Canada les effets d’un AVC sur le cerveau

RCI avec la contribution de Philippe Marcoux et de Martine Bordelau de Radio-Canada

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Catégories : Arts et divertissements, Internet, sciences et technologies, Santé
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