Pour certains, tout semble avoir commencé par un rassemblement de suprémacistes blancs qui a viré au drame à Charlottesville, en Virginie, le 12 août 2017. Mais après la tuerie en Nouvelle-Zélande par un extrémiste australien de droite, tout le monde comprend maintenant que le mal est au cœur même des pays les plus ouverts et tolérants de la planète.
Entre la Nouvelle-Zélande et le Canada, il n’y a aucun degré de séparation. Les souvenirs de la tragédie survenue à la grande mosquée de Québec, il y a deux ans, lorsque six hommes sont tombés sous les balles d’un Québécois au moment de la prière, nous frappent en plein front.
Partout, l’internationalisation de l’extrémisme de droite est toxique. Le terrorisme, concluent des experts, ne rime plus seulement avec djihadisme.
L’expression « terrorisme » a souvent été assimilée aux groupes islamistes radicaux, mais l’attaque en Nouvelle-Zélande contre deux mosquées rappelle la nécessité de prendre la menace de l’extrême droite tout aussi au sérieux.
Un terrorisme de l’extrême droite nourri par des discours politiques
Il y a quelques jours, le premier ministre canadien se montrait sévère envers des « dirigeants du monde» qu’il n’a pas nommés, mais dont certains noms sont bien connus et qui, selon Justin Trudeau, portent une part de responsabilité dans la multiplication des massacres qui font des victimes civiles innocentes.
M. Trudeau reproche à ces politiciens de se contenter de dénoncer du bout des lèvres ces attaques meurtrières qui visent des communautés religieuses.
« L’enjeu, ce n’est pas seulement que les politiciens ne dénoncent pas cette haine. C’est que dans bien des cas, ils courtisent ceux qui tiennent des propos haineux. J’aimerais dire ceci aux politiciens et aux leaders du monde : la politique tendancieuse, la facilité avec laquelle certains choisissent de s’approprier des idées extrémistes, il faut que ça arrête », a-t-il plaidé.
Mais dénoncer les discours politiques qui nourrissent, par dessein ou par défaut, le terrorisme de l’extrême droite a ses limites. Quelles actions devrions-nous mener, non seulement comme société, mais aussi comme individu, pour repousser et faire échec à cette haine qui défigure notre moralité?
La première ministre de la Nouvelle-Zélande a fait deux gestes : ne pas nommer et ne pas montrer celui qui hait. Elle propose aussi de revoir la vente des armes à feu dans son pays.
Découvrez des gestes que les Canadiens pourraient faire pour combattre la violence extrémiste
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de François Brousseau, Michel C. Auger, Mathieu Nadon, Claude Déshautel et Catherine Perrin de Radio-Canada
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