Le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce, a déclaré dans une entrevue à Radio-Canada que si son entreprise devait être reconnue coupable de corruption et de fraude pour des gestes en Libye, ses 9000 emplois canadiens pourraient être transférer à l’étranger.
Il évoque d’éventuelles pertes d’emplois, non seulement au sein des 9000 employés de SNC-Lavalin au Canada, mais aussi en Grande-Bretagne, au Moyen-Orient et aux États-Unis.
Le PDG de la firme d’ingénierie et multinationale canadienne affirme même que l’entreprise serait vulnérable à une prise de contrôle étrangère.
Advenant qu’elle soit déclarée coupable au terme d’un procès criminel, la firme de génie-conseil ne recevrait plus de contrats gouvernementaux pour une période de 10 ans.
Ne plus payer pour de présumés pots-de-vin
Neil Bruce affirme que la question libyenne ne doit pas être un facteur pour nier à SNC-Lavalin le droit de soumissionner pour des contrats gouvernementaux. « Nous avons changé notre conseil d’administration et notre gestion, les événements se sont produits avant mon arrivée au sein de la compagnie. Nous essayons de mettre tout ça derrière nous », dit-il.
« Si nous sommes condamnés plus tard… si on nous interdit de faire du travail [pour le gouvernement fédéral], alors les gens qui font du travail fédéral aujourd’hui devront faire autre chose. Cela peut se faire au Canada ou à l’étranger », ajoute-t-il.
Des analystes ont réfuté cet argument. Ils soulignent que plus de la moitié de ces 9000 travailleurs sont actuellement engagés dans des projets de construction de plusieurs milliards de dollars qui s’échelonnent sur plusieurs années et qu’il serait donc peu probable que SNC se voit interdit de soumissionner pour des contrats.
Un scandale politique à six mois d’une campagne électorale
Rappelons que depuis plus d’un mois et demi, la politique canadienne se décline autour de l’affaire SNC-Lavalin après qu’un article du Globe and Mail a révélé que l’ex-ministre canadienne de la Justice, Jody Wilson-Raybould, aurait subi des pressions du bureau du premier ministre Justin Trudeau pour négocier un accord de réparation avec la firme d’ingénierie basée au Québec.
RCI avec les informations de Radio-Canada
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