Le président et chef de la direction de SNC-Lavalin Neil Bruce (Graham Hughes/Presse canadienne)

SNC-Lavalin pourrait voir 9000 emplois être transférés à l’étranger, selon son chef de la direction

Le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce, a déclaré dans une entrevue à Radio-Canada que si son entreprise devait être reconnue coupable de corruption et de fraude pour des gestes en Libye, ses 9000 emplois canadiens pourraient être transférer à l’étranger.

Il évoque d’éventuelles pertes d’emplois, non seulement au sein des 9000 employés de SNC-Lavalin au Canada, mais aussi en Grande-Bretagne, au Moyen-Orient et aux États-Unis.

Le PDG de la firme d’ingénierie et multinationale canadienne affirme même que l’entreprise serait vulnérable à une prise de contrôle étrangère.

Aide-mémoire... Des accusations de fraude et de corruption pèsent sur SNC-Lavalin
En février 2015, le gouvernement canadien a accusé SNC-Lavalin d’avoir versé des millions de dollars de pots-de-vin à des responsables du gouvernement libyen pour garantir l’obtention de contrats publics dans ce pays.
Advenant qu’elle soit déclarée coupable au terme d’un procès criminel, la firme de génie-conseil ne recevrait plus de contrats gouvernementaux pour une période de 10 ans.

Ne plus payer pour de présumés pots-de-vin

La firme d’ingénierie SNC-Lavalin à Montréal
Crédit photo : SRC/ PC/Ryan Remiorz

Neil Bruce affirme que la question libyenne ne doit pas être un facteur pour nier à SNC-Lavalin le droit de soumissionner pour des contrats gouvernementaux. « Nous avons changé notre conseil d’administration et notre gestion, les événements se sont produits avant mon arrivée au sein de la compagnie. Nous essayons de mettre tout ça derrière nous », dit-il.

« Si nous sommes condamnés plus tard… si on nous interdit de faire du travail [pour le gouvernement fédéral], alors les gens qui font du travail fédéral aujourd’hui devront faire autre chose. Cela peut se faire au Canada ou à l’étranger », ajoute-t-il.

Des analystes ont réfuté cet argument. Ils soulignent que plus de la moitié de ces 9000 travailleurs sont actuellement engagés dans des projets de construction de plusieurs milliards de dollars qui s’échelonnent sur plusieurs années et qu’il serait donc peu probable que SNC se voit interdit de soumissionner pour des contrats.

Dans la foulée de l'affaire SNC-Lavalin/Wilson-Raybould, le PDG de SNC-Lavalin Neil Bruce s'exprime sur la crise politique et sur l'avenir de l'entreprise. Entrevue. #RDIéconomie

Un scandale politique à six mois d’une campagne électorale

Rappelons que depuis plus d’un mois et demi, la politique canadienne se décline autour de l’affaire SNC-Lavalin après qu’un article du Globe and Mail a révélé que l’ex-ministre canadienne de la Justice, Jody Wilson-Raybould, aurait subi des pressions du bureau du premier ministre Justin Trudeau pour négocier un accord de réparation avec la firme d’ingénierie basée au Québec.

LISEZ AUSSI : Procès SNC-Lavalin : Justin Trudeau nie les allégations de pressions sur une ministre rapportées par le Globe and Mail

Les allégations d’ingérence du bureau de Justin Trudeau dans le dossier SNC-Lavalin continuent de susciter l’attention à Ottawa. Le premier ministre du Canada et l’ex-ministre des Anciens Combattants, Jody Wilson-Raybould. Crédit : La Presse canadienne/Sean Kilpatrick

RCI avec les informations de Radio-Canada

En complément

Affaire SNC-Lavalin : Gerald Butts témoigne et nie toute tentative de pression sur l’ex-ministre Wilson-Raybould – RCI 

Affaire SNC-Lavalin : il n’y aura pas une deuxième audition pour Jody Wilson-Raybould – RCI 

SNC-Lavalin : Accusations de fraude et de corruption contre la firme d’ingénierie – RCI 

Catégories : Économie, International, Politique
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.