L’organisme Canadiens pour l’accès équitable à la marijuana médicinale (CFAMM) a lancé récemment une pétition sur le site Internet de l’Assemblée nationale du Québec, dans le but de mobiliser la population autour d’un enjeu : une exemption dans le projet de loi 2 sur l’encadrement du cannabis, pour la consommation de la marijuana médicinale dans les lieux publics.
Des doléances soumises au parlement
Dan Goulet est responsable des opérations quotidiennes et des technologies pour CFAMM.
Il soutient que la consommation de la marijuana médicinale dans les lieux publics est une question de droit pour les patients.
Leur épanouissement aussi bien physique qu’émotionnel en dépend, car il s’agit très souvent de personnes en proie à des problèmes de santé aigus. Ils doivent pouvoir utiliser la marijuana récréative, sans restriction par rapport aux lieux, pour soulager rapidement leurs douleurs.
Selon l’organisme CFAMM, les patients qui consomment de la marijuana médicinale sur une base quotidienne cherchent souvent à soulager des symptômes graves comme des douleurs neuropathiques, une neuropathie associée à la sclérose en plaques ou des nausées dues à la chimiothérapie.
Comme l’a relevé M. Goulet, confiner les patients à l’intérieur de leur maison n’est pas de nature à favoriser leur participation dans les activités physiques cruciales pour leur santé.
C’est aussi une question de liberté pour ces personnes qui pourraient, en ayant le droit de fumer dans les lieux publics, connaître de moins en moins de stigmatisation.
La pétition a atteint 900 signatures. Il est attendu que les doléances soient lues devant les élus au parlement et que le projet de loi 2, dans sa version finale, en tienne compte.
L’organisme CFAMM poursuivra sa mobilisation pour aider les nombreux patients qui consomment la marijuana à des fins médicinales dans la province.
Écoutez
Du cannabis emballé, prêt à être vendu. Photo : Associated Press/Noah Berger
Le projet de loi 2 rehausse l’âge légal pour l’achat, la possession et l’accès à un point de vente du cannabis à 21 ans au Québec. Il resserre les règles pour la possession sur un terrain ou dans des bâtiments d’un établissement d’enseignement collégial ou universitaire, à l’exception des résidences universitaires. Il ajoute, aux interdictions de fumer déjà prévues par la loi encadrant le cannabis, l’interdiction de fumer sur les voies publiques, les terrains et les lieux fermés dans lesquels il est actuellement interdit de fumer, sous réserve de certaines exceptions, de même que dans tous les autres lieux extérieurs qui accueillent le public : parcs, terrains de jeu, terrains de sport et camps de jour […]
Source : Gouvernement du Québec
La taxation : une barrière qui doit être levée
En plus d’être soumis à une interdiction de la consommation de la marijuana médicinale dans les lieux publics, les patients doivent payer des taxes sur le produit.
L’appel du CFAMM en vue de l’abolition totale des taxes pour les personnes malades s’adresse aussi bien au fédéral qu’aux gouvernements provinciaux et territoriaux.
En plus de gérer le fardeau de leur maladie souvent chronique, ces personnes doivent payer des sommes considérables en taxes sur le cannabis afin d’améliorer leur condition.
C’est une injustice doublée d’une source de « stress supplémentaire » pour les malades, clament les principaux responsables de l’organisme qui invitent à plus d’équité.
« Nous croyons que lorsqu’il est prescrit, le cannabis devrait être sécuritaire, abordable, fiable et accessible. En plus des taxes injustes imposées sur le cannabis médicinal par les différents paliers gouvernementaux, les patients québécois auront maintenant un médicament légal et sécuritaire, mais aucun endroit public pour le consommer », déplore le vice-président du CFAMM, Gerald Major, dans un communiqué de presse.
RCI avec le CFAMM
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