La difficulté de lecture et d'écriture touche 20 % de la population canadienne, selon une étude de l'institution, Collège frontière qui oeuvre dans le secteur depuis plus d'un siècle. Photo: Radio-Canada / Anyck Béraud

Difficultés à lire et à écrire : un motif de pauvreté et de défis en santé pour de nombreuses personnes au Canada

Dans un contexte où tous les segments de la vie dépendent étroitement de l’écrit, quel que soit le support, avoir de faibles compétences en littéracie peut être fortement dommageable pour toute personne dans cette situation. C’est ainsi que le Collège Frontière demande au Canada de « reconnaître l’alphabétisation comme un droit fondamental ».

Plus qu’une question de droit, une raison de survie

Au-delà de l’état de marginalisation et de pauvreté dans lequel une absence totale ou partielle de littératie peut nous confiner, il y a de forts dangers pour notre santé, souligne Mélanie Valcin, la directrice régionale de Collège Frontière pour le Québec, le Nunavut et les provinces atlantiques.

Mélanie Valcin, directrice régionale de Collège Frontière pour le Québec, le Nunavut et les provinces atlantiques. Crédit: Valcin

Il faut savoir lire pour comprendre les instructions sur une ordonnance médicale, pour s’orienter, pour pouvoir obtenir un bon emploi, bref, pour décrypter toutes sortes de données susceptibles d’affecter considérablement, et de manière durable, notre vie.

Au Canada, beaucoup de personnes n’ont malheureusement pas le niveau de littératie suffisant pour pouvoir relever les nombreux défis qui se posent à elles au quotidien, déplore Mme Valcin.

1 Canadien sur 5 est concerné par cette faiblesse de niveau de littératie. Sur une échelle de 0 à 5, très peu atteignent le niveau 3, ce qui est assez préoccupant, observe Mélanie Valcin qui souligne la nécessité de prendre des mesures à l’échelle du pays pour inverser cette tendance.

Bien plus, les gouvernements, fédéral, provinciaux et territoriaux devraient inscrire cette question au chapitre des priorités de leurs programmes, et en faire une question de droit fondamental pour les personnes.

Écoutez

Un constat appuyé sur une recherche pancanadienne

S’étant penché sur les plans de différents organismes d’alphabétisation, des organismes de réduction de la pauvreté, des fournisseurs de services, des responsables politiques et autres chercheurs à l’échelle du pays, le Collège Frontière tire la sonnette d’alarme sur une question d’intérêt crucial pour une bonne partie de la population canadienne.

La recherche, menée avec son partenaire, la Société de recherche appliquée (SRSA), a abouti à une série de recommandations susceptibles d’éclairer les décideurs à différents niveaux, sur les actions à mener urgemment pour résorber les difficultés de lecture, en écriture, etc. un peu partout au pays. Entre autres :

  • amélioration de l’intégration des services d’alphabétisation aux services de lutte contre la pauvreté. Ces deux services doivent travailler ensemble dans la réalisation d’un même objectif : celui de rejoindre les personnes les plus vulnérables qui ont besoin de soutien
  • inscription de l’alphabétisation comme un pilier central de lutte contre la pauvreté
  • faire de la question de l’alphabétisation une question de droit fondamental

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