Alors que certains agronomes sont sur la sellette, à cause des commissions qu’ils ont reçues d’entreprises de pesticides, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) souligne la nécessité de réaffirmer la protection des sonneurs d’alarme et de rétablir dans ses fonctions Louis Robert, lanceur d’alerte injustement congédié.
Défendre l’intérêt public
La présidente de la CSQ, Sonia Éthier, revient sur les événements ayant entraîné le congédiement du lanceur d’alerte Louis Robert, et souligne l’importance d’une plus grande mobilisation pour soutenir les sonneurs d’alarme.
Il s’agit de personnes qui décident de dénoncer des abus au nom de l’intérêt public. On se souvient, dans le cas de Louis Robert, que ce dernier avait remis en question l’implication des entreprises de pesticides privées et de certains producteurs dans la recherche financée par le secteur public sur les grains.

Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Crédit : CSQ
Cette dénonciation lui a coûté son emploi. M. Robert a été congédié du ministère de l’Agriculture et son salaire a été suspendu.
Depuis, les syndicats sont mobilisés pour que ce congédiement soit levé et que M. Robert puisse à nouveau recevoir son salaire.
L’initiative de la CSQ intervient en appui à celle du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) qui a mis en ligne une pétition demandant la réintégration immédiate de Louis Robert dans ses fonctions.
Mme Éthier invite le public à une mobilisation générale pour soutenir cette action, mais aussi pour inciter le gouvernement à renforcer les mesures visant la protection des sonneurs d’alarme partout dans la province.
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Traitement de légumes aux pesticides. Photo : iStock
Assainir les pratiques des agronomes
Cet appel à appuyer davantage les lanceurs d’alerte est réitéré alors que l’Assemblée nationale du Québec va tenir une commission parlementaire sur les pesticides.
Les travaux seront davantage axés sur les conséquences des pesticides sur la santé publique et l’environnement.
Pour servir l’intérêt public, il serait souhaitable que la commission se penche également sur le dossier des agronomes qui perçoivent des commissions de l’industrie des pesticides s’ils recommandent ses produits aux utilisateurs.
Interpellé sur cette question, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a reconnu qu’il s’agit d’une situation qui est « certainement très préoccupante ». « La conduite et l’éthique des agronomes sont régies par l’Ordre », a souligné M. Lamontagne, qui a dit avoir espoir que l’Ordre des agronomes s’y penche de façon diligente.
Une commission parlementaire sur les pesticides a été suggérée à la suite de l’affaire du lanceur d’alerte Louis Robert, à la demande de Sylvain Roy, le porte-parole du Parti québécois en matière d’agriculture.
RCI avec la CSQ et Radio-Canada
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