Le Premier ministre Justin Trudeau serre la main de Chris McKenna, commandant de la force opérationnelle canadienne au Mali, après avoir reçu un drapeau des Nations Unies lors d'une visite à la base de Gao, au Mali, le 22 décembre 2018. (Adrian Wyld/Presse canadienne)

Trudeau demande à l’ONU plus de temps pour décider de prolonger ou non notre mission de maintien de la paix au Mali

Le Canada a demandé une prolongation de deux semaines pour décider si ses soldats de la paix et ses hélicoptères doivent rester sur le terrain au Mali au-delà de la date de départ du 31 juillet.

Dans une lettre datée du 26 février, l’ONU exhortait pourtant le gouvernement de Justin Trudeau à continuer d’assurer l’évacuation critique de blessés et le soutien logistique de la mission des Nations Unies au Mali jusqu’à ce que les remplaçants roumains arrivent sur place le 15 octobre prochain.

Ottawa fournit deux hélicoptères de transport CH-147 Chinook pour le soutien logistique et les évacuations sanitaires, ainsi que quatre hélicoptères armés CH-146 Griffon arrimés à la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies au Mali (MINUSMA).

Cette mission malienne marque le retour des militaires canadiens en Afrique depuis le génocide rwandais de 1994.

Pourquoi une mission des Casques bleus de l’ONU au Mali?
Le Mali est déchiré par des conflits depuis une rébellion dans le nord et un coup d’État plus au sud dans la capitale en 2012. Le nord du Mali est alors tombé sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda.
Cette crise politique est aggravée ces dernières années par la pauvreté, la sécheresse et l’afflux de djihadistes islamistes.
Certes, les djihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières.
L’installation dans le nord du pays de groupes islamistes venus d’Algérie voisine ne fait qu’exacerber les tensions.

Gao, Mali. Le 14 août 2018 – Un hélicoptère canadien CH-146 Griffon décolle du Camp Castor, à Gao, au Mali. (Photo : Caporal Ken Beliwicz)

Les appareils canadiens sont  » très précieux pour nous « .

Mahamat Saleh Annadif, le chef de la MINUSMA, a déclaré qu’il serait « dommage » que les Canadiens et ses hélicoptères partent avant que les Roumains n’atterrissent sur les lieux des affrontements.

Ces hélicoptères sont essentiels au succès de toute opération de maintien de la paix, en particulier de la mission de stabilisation des Nations Unies au Mali, a déclaré Annadif.

Selon M. Annadif, les ressources aériennes canadiennes sont dotées d’une capacité militaire et d’une souplesse opérationnelle que inestimable. Ces hélicoptères canadiens ont l’avantage en effet de pouvoir voler de nuit en autre.

Un écusson sur l’épaule d’un militaire des Forces canadiennes avant son départ pour la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali, à la Base des Forces canadiennes de Trenton à Trenton, en Ontario, le 5 juillet 2018. (Chris Wattie/Reuters)

Une mission dangereuse pour les militaires canadiens

Lancée en 2013, la MINUSMA est la mission actuelle de l’ONU la plus meurtrière, avec plus de 190 soldats de la paix tués. Elle compte actuellement quelque 14 000 militaires et policiers.

Les troupes de la MINUSMA sont confrontées à un terrain vaste et varié ainsi qu’à des menaces terroristes qui ne montrent aucun signe d’apaisement.

Selon un document communiqué aux États membres avant la réunion, la MINUSMA est actuellement confrontée à plusieurs lacunes opérationnelles critiques. Elle a besoin d’unités d’hélicoptères sur ses bases de Kidal et de Mopti, de 200 véhicules résistants aux mines et d’une unité de police francophone dans la capitale, Bamako.

Le Mali en émoi
Samedi dernier, des hommes armés ont attaqué un village à prédominance musulmane dans le centre du Mali, tuant plus de 150 personnes, dont un tiers d’enfants.

Photo : AFP

Les attaques dans les localités d’Ogossagou et de Welingara sont survenues alors qu’une mission du Conseil de sécurité des Nations unies était en visite au Mali pour tenter de trouver des solutions aux violences qui ont fait des centaines de victimes civiles l’an dernier dans le pays.

RCI avec les informations de Melissa Kent de CBC News

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique
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