Mobilisés au sein d’un collectif, les médecins du Canada, outrés par la recrudescence des blessures par balles, sont sortis dans la rue pour exposer le problème qui n’épargne aucune région du pays, et formuler des recommandations pour y faire face.
Mobilisation tous azimuts
Les médecins étaient accompagnés par les autres corps de métier du domaine de la santé.
Une occasion de porter à l’attention des paliers de gouvernements la nécessité d’agir au plus vite pour mettre un terme au nombre des agressions par armes à feu, à l’origine de 42 % des décès au pays.
Les chiffres sur le site du gouvernement fédéral corroborent cette exacerbation de la violence liée aux armes à feu :
« Les statistiques dès 2013 démontrent une hausse des crimes de 66 %. Pour la seule année 2016, ce sont près de 230 homicides qui ont été commis à l’aide d’armes à feu. La même année, les services policiers ont signalé 141 homicides liés aux gangs, soit 45 de plus qu’en 2015 ».
Source : gouvernement du Canada
Les manifestants ont marché de l’Hôpital général de Montréal à la Faculté de médecine de McGill. Photo : Radio-Canada / Éric Plouffe
Pour une loi plus contraignante
Malgré le financement d’Ottawa de près de 230 millions de dollars sur 5 ans, dès 2018, pour aider à lutter contre l’accroissement de la violence liée aux armes à feu, et une Stratégie nationale pour la prévention du crime, les défis pour parvenir à inverser la courbe actuelle de la violence par armes à feu restent nombreux.
C’est pourquoi les médecins proposent un resserrement immédiat de la loi et une interdiction des armes de poing et des armes d’assaut.
Pour le moment, le gouvernement mise sur le renforcement de la sécurité aux frontières pour cesser le trafic illicite des armes.
Il met aussi l’accent sur l’éducation et la sensibilisation des collectivités pour réduire cette violence.
Son projet de loi C-71, qui propose une vérification approfondie des antécédents des acheteurs d’armes, fait l’objet de critiques, tant des détracteurs que des défenseurs des armes à feu.
Les médecins souhaitent, comme les détracteurs des armes à feu, que ce projet de loi ferme totalement la porte à l’accès aux armes d’assaut et de poing.
De l’autre côté, les partisans des armes à feu ne l’entendent pas ainsi, et ils fustigent un « projet de loi inutile ».
Pris entre plusieurs feux, le gouvernement réussira-t-il à satisfaire les attentes des médecins? Cela est difficile à dire, car bien d’autres contraintes, y compris celles électoralistes, sont susceptibles de guider les choix d’Ottawa.
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