Drapeaux des 29 États membres de l'OTAN. Crédit: Gouvernement du Canada

L’OTAN à la croisée des chemins pour ses 70 ans : quelles orientations pour le Canada ?

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) célèbre ses 70 ans sur fond de divergences de vues entre ses membres influents. Au carrefour du multilatéralisme menacé, la nécessité d’un recentrage.

Ottawa prône le renforcement de partenariats et un arrimage à la modernité

L’OTAN a vu le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour défendre des principes chers à la région de l’Atlantique Nord : le droit, la liberté et la démocratie.

Au-delà, les 29 membres, dont le Canada, avaient pris comme engagement le 4 avril 1949, l’assistance mutuelle en cas de menace ou d’attaque.

Soixante-dix ans plus tard, la cohésion ne semble plus de mise au sein du groupe. Les intérêts seraient visiblement plus divergents que jamais, selon la géographie, les ambitions, les occasions du moment et les nouvelles affinités avec d’autres partenaires.

L’organisation vit des heures de questionnements en raison des nouveaux défis auxquels est soumis le monde : la lutte contre le terrorisme international, la cybersécurité en lien avec des enjeux stratégiques, tant sur le plan politique, économique que social, la question environnementale et la lutte aux changements climatiques, etc.

En plus de gérer tous ces enjeux, les alliés de l’OTAN doivent encore contenir la menace venant de l’Est, avec un président russe animé plus que jamais par la détermination de reconstruire un bloc puissant, par la reconquête de territoires perdus durant les années 1990.

Ces années ont été celles de la perestroïka et de la glasnost. Ce sont des moments où un vent de démocratisation a soufflé sur l’Europe de l’Est, avec entre autres conséquences, la chute du mur de Berlin et le démantèlement de l’ex-Union soviétique, dans l’espoir de mettre un terme à la guerre froide.

La reconquête de la Crimée ces dernières années et les hostilités actuelles avec l’Ukraine en disent long sur cette volonté de puissance de Vladimir Poutine, qui s’impose également dans la lutte contre le terrorisme au Proche et au Moyen-Orient comme un acteur incontournable.

D’un autre côté, en Asie, de nouveaux acteurs prennent plus de place. La Chine bouscule les attentes dans les domaines économique et technologique, la Corée du Nord entretient le suspense avec ses armes nucléaires, et l’Inde n’a pas dit son dernier mot sur le marché de la production et de l’innovation.

En Afrique, la démocratisation reste un enjeu majeur, pendant que la pauvreté sévit toujours sans pitié. Ces mêmes enjeux semblent partagés en Amérique centrale et du Sud, avec leurs corollaires d’exodes des populations à la recherche de bien-être.

Dans ce nouveau contexte, le Canada recommande à l’OTAN de se « moderniser », de faire preuve de « souplesse » pour être capable de faire face aux défis actuels et futurs.

Des missiles balistiques de la Corée du Nord Photo Credit: Getty Images / STR / Getty

Des missiles balistiques de la Corée du Nord
Photo Credit: Getty Images / STR / Getty

Faire preuve de souplesse! À qui s’adresse Ottawa?

L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche a considérablement modulé les décisions des alliés envers l’OTAN.

Le président des États-Unis prône une révision à la hausse des budgets militaires de la part de chaque membre, pour donner du répit à son pays qui devrait cesser de payer plus cher, ou simplement de « payer pour tous ».

La France et l’Allemagne répliquent par une volonté de créer et de financer une armée commune essentiellement européenne.

Pendant ce temps, la Turquie cherche à nouer un partenariat en vue de l’acquisition de S-400, système de défense antimissile russe qui viendrait faire face aux 50 tonnes d’armes nucléaires des États-Unis sur son sol.

Si de telles volontés se concrétisaient, cela se traduirait par une désorganisation, voire un démantèlement de l’OTAN.

Le Canada est clairement contre une telle fin pour l’Organisation qu’il considère toujours comme « un acteur de premier plan pour la paix et la sécurité internationales ».

Une éventuelle fin de l’OTAN se traduirait par la primauté de l’unilatéralisme sur le multilatéralisme, qui doit en principe être de mise au sein d’un « partenariat stratégique et élargi ».

Selon le gouvernement canadien, c’est en consolidant le partenariat existant qu’il serait possible pour l’OTAN de se positionner en acteur politico-militaire efficace, apte à répondre aux défis du 21e siècle et à assurer la sécurité régionale et internationale.

Tous les membres, sans exception, devraient être animés par un même désir de modernité et de souplesse, des conditions essentielles au succès de la réforme tant souhaitée de l’OTAN, qui doit affronter de nouvelles menaces et de nouveaux acteurs, la Chine notamment. L’Empire du Milieu se positionne de manière complexe, tantôt comme partenaire, tantôt comme concurrent, ou même comme adversaire de poids, avec lequel il faut désormais compter.

RCI avec quelques informations du gouvernement fédéral

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