Le siège social de SNC-Lavalin à Montréal en février 2019. Crédit photo: La Presse canadienne/Paul Chiasson.

Endettée et engluée dans une affaire de corruption, SNC-Lavalin vend une part de ses actions dans l’Autoroute 407 ETR

La multinationale spécialisée dans l’ingénierie a annoncé qu’elle vend à OMERS une partie de ses actions dans la toute première autoroute à péage entièrement électronique dans la grande région de Toronto.

Un contexte agité pour la compagnie

À moins de bénéficier d’un arrangement à l’amiable, SNC-Lavalin devra subir un procès au criminel pou une affaire de corruption en Afrique.

L’affaire est à l’origine d’une crise politique profonde au sein du Parti libéral du Canada. De nouvelles allégations sur les activités compromettantes de la compagnie ne sont pas de nature à lui assurer une certaine quiétude.

C’est dans ce contexte particulièrement difficile que SNC-Lavalin a pris la décision de se départir de 10,1 % de ses actions dans l’Autoroute 407 ETR, pour un montant pouvant atteindre 3,25 milliards de dollars payables en deux tranches : 3 milliards à la date de clôture et 250 millions sur 10 ans.

Cette autoroute est présentée comme la première entièrement électronique, sans barrières, dans la grande région de Toronto.

Selon les termes de l’entente qui sera conclue dans deux mois, la multinationale québécoise conservera néanmoins une part de 6,76 %, sur un total d’action initial de 16,77 % dans l’Autoroute 407 ETR. Cette autoroute est actuellement détenue par Cintra Global S.E., une filiale en propriété exclusive de ferrovial, S.A. (43,23 %), par des filiales détenues indirectement par l’Office d’investissement de régime de pension du Canada (40 %).

Source : SNC-Lavalin

Une transaction qui permet à SNC-Lavalin de payer ses dettes

La participation à l’Autoroute 407 ETR représente un motif de fierté, a affirmé le président et chef de la direction du groupe SNC-Lavalin, Neil Bruce, dans le communiqué de presse.

« À notre avis, il s’agit d’un actif unique et exceptionnel que le marché a sous-évalué pendant des années. Cette transaction nous permet de tirer profit de la cristallisation d’une partie de cette valeur, tout en conservant une participation dans un bien d’infrastructure canadien réussie. Nous sommes fiers d’avoir collaboré à la construction de ce projet », a déclaré Neil Bruce.

La transaction intervient alors que la compagnie doit de l’argent à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) qui a mis à sa disposition des fonds pour soutenir ses actions dans cette autoroute.

« Concurremment à la transaction, la Société et la CDPQ ont renégocié les conditions de la convention de prêt de 1 milliard de dollars conclue en 2017, le prêt étant soutenu par les actions de l’Autoroute 407 ETR. Cette entente atteint les objectifs des deux parties », a ajouté le président et chef de la direction du groupe SNC-Lavalin.

Grâce aux fonds issus de cette vente, la multinationale pourra rembourser environ 600 millions de dollars à la CDPQ et payer ses autres créanciers, suivant son plan de désendettement.

RCI avec des informations de SNC-Lavalin

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