(Soumis par Justin Clow)

La montée des eaux sur la côte est canadienne pourrait augmenter de 1 mètre au siècle prochain

Un rapport canadien sur les changements climatiques indique que le niveau de la mer sur la côte est pourrait augmenter de 75 cm et 1 m au court du siècle prochain.

Photo : Golf News

Ces données inquiétantes sur la montée de la mer proviennent du chapitre 7 du Rapport sur les changements climatiques du Canada, publié la semaine dernière, qui comprend une étude des données scientifiques fédérales sur l’élévation du niveau de la mer selon divers scénarios d’émissions élaborés par Environnement et changements climatiques Canada.

Selon l’étude, la région de l’Atlantique subit le double effet de l’élévation du niveau des mers et de la baisse des terres le long de la côte.

Si, dans une grande partie du pays, les zones côtières ont rebondi après la période de la glaciation, il y a 10 000 ans, ce qui aide à contrebalancer l’élévation du niveau de la mer en ce moment, les côtes orientales du Canada continuent, elles, de s’enfoncer.

Blair Feltmate, directeur de l’Intact Centre on Climate Adaptation de l’Université de Waterloo, a déclaré vendredi dans une entrevue que des projections de 75 centimètres à un mètre d’élévation relative du niveau de la mer sur la côte est d’ici la fin du siècle sont « un signal d’alarme et un appel aux armes ».

LISEZ : Les ravages de la montée du niveau des océans imposent des changements rapides et sans précédent » – ONU

Photo : Radio-Canada

Le Groenland serait un grand facteur dans l’augmentation prévue du niveau de l’océan

Le Groenland vu depuis l’espace. Photo : NASA

En 2017, des chercheurs ont confirmé que les deux plus grandes sources mondiales de la montée du niveau de la mer sont maintenant le Groenland et nos propres glaciers, notamment ceux qui ceinturent toute la côte arctique canadienne. Or, une étude publiée en janvier dernier, dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, révélait que la calotte glaciaire du sud-ouest du Groenland fondait presque quatre fois plus vite en 2012 qu’en 2003.

Cette fonte entraînerait, selon l’enquête, une élévation du niveau de la mer et des tempêtes de plus en plus fréquentes tout le long de la côte est nord-américaine, de Miami aux États-Unis à Terre-Neuve au Canada.

Rappelons que la calotte glaciaire du Groenland, qui couvre environ 80 % de l’île arctique, constitue la deuxième masse de glace du monde. Or, la perte de glace entre 2003 et 2012 a été inhabituelle et sans précédent par rapport aux 100 années précédentes.

Au cours des dernières décennies, environ 280 milliards de tonnes de glace étaient changées en eau chaque été au Groenland. Mais aujourd’hui, on estime que le niveau de fonte est soudainement nettement plus élevé, peut-être qu’il aurait même doublé.

L’élévation du niveau de la mer au Groenland va avoir de graves conséquences pour les habitants des villes de la côte est. Le vrai problème maintenant, c’est de savoir jusqu’à quel point la situation va s’aggraver. L’élévation du niveau de la mer pourrait faire en sorte que les ouragans se mettent à pénétrer plus profondément à l’intérieur des terres et à causer plus de dommages.

Les provinces de la côte est du Canada, comme Terre-Neuve-et-Labrador, seraient touchées, mais les effets seront plus importants dans les villes côtières américaines comme New York et celles situées près du golfe du Mexique, dont Miami. Voyez comment…

Photo : Radio-Canada

Une partie du Canada serait coupée du reste du pays

Sans l’isthme de Chignectou, une étroite bande de terre qui relie la Nouvelle-Écosse au reste de l’Amérique du Nord, la Nouvelle-Écosse serait une île.

L’étude fédérale publiée la semaine dernière soulignait la vulnérabilité particulière de l’isthme de Chignectou, cette bande de terre basse de 20 kilomètres de long qui relie la Nouvelle-Écosse au Nouveau-Brunswick. Il s’y trouvait, il y a quelques années encore, les fameuses antennes de transmission pour ondes courtes de Radio Canada International.

Une grande partie de la côte est risquerait ainsi d’être coupée en deux si ce corridor commercial était submergé en raison d’un fort raz-de-marée qui débordait des digues dont la dernière modernisation remonte à plus de 50 ans.

Une évaluation technique visant à proposer des solutions aux dommages possibles au corridor routier commercial qui traverse ce secteur devrait débuter ce printemps et durer de 12 à 18 mois, ont déclaré des représentants provinciaux.

Une fois les options présentées, les gouvernements doivent se mettre d’accord sur la voie à suivre et sur la somme à verser. Toutes les options présentées dans un rapport de 2016 nécessitaient au moins cinq ans pour être réalisées.

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Plusieurs riverains dans le secteur de Percé ont choisi la mer, pour le meilleur. Ils voient maintenant y venir le pire. L’eau monte et les plages et les falaises partent en petits et gros morceaux, au gré des tempêtes et des marées montantes.

RCI avec les informations de Michael Tutton de CBC News et l’Agence France-Presse et la contribution de Michel C.Auger, Chantale Srivastava et Sophie-André Blondin de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International
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