Le ministre des Finances de l'Ontario Chris Selley (à droite) dépose le premier budget du gouvernement ontarien aux côtés du premier ministre conservateur Doug Ford (à gauche). Photo : CP

Les élèves franco-ontariens sont-ils des sacrifiés du budget du premier ministre conservateur Doug Ford?

L’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens redoute les effets néfastes d’un budget provincial peu engagé envers le système éducatif sur l’apprentissage des élèves dans les écoles francophones.

L’augmentation des effectifs devrait aller de pair avec l’accroissement des ressources

Rémi Sabourin, président de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens Photo : Radio-Canada

Rémi Sabourin est le président de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO). Il redoute le fait que l’augmentation des élèves dans les salles de classe, notamment au secondaire, entraîne une baisse dans la qualité de l’enseignement, avec comme autre effet l’exode des élèves francophones vers les établissements anglophones.

Le passage du nombre d’élèves de 22 à 28, comme prévu par le ministère de l’Éducation, ne devrait pas se faire sans financement conséquent. Ces fonds devraient permettre de soutenir les programmes essentiels pour la réussite des élèves, soutient M. Sabourin.

Par ailleurs, la réduction du nombre d’enseignants, avec l’annonce de la perte de plus de 3000 postes d’ici quatre ans, n’est pas de nature à rassurer, car un nombre plus important d’élèves par classe impose en principe une révision à la hausse du personnel chargé de leur dispenser les enseignements, souligne-t-il.

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L’apprentissage à distance est une bonne avenue pour les élèves, mais quand il devient obligatoire et conditionnel à l’obtention d’un diplôme, alors que les ressources d’accompagnement des élèves sont insuffisantes, cela peut représenter un fardeau important pour l’élève. Crédit : iStock.

 Contre l’apprentissage électronique obligatoire

Cet autre grief de l’Association des enseignants franco-ontariens vient une fois de plus remettre sur la table la question du financement qui fera cruellement défaut dans le soutien de l’apprentissage électronique imposé aux élèves.

Pour M. Sabourin, l’apprentissage électronique peut être bénéfique pour l’élève, mais c’est le fait de le rendre obligatoire qui pose problème. C’est une porte ouverte à une pression supplémentaire sur l’élève, alors qu’il ne bénéficiera pas en retour d’un encadrement adéquat pour atteindre les objectifs attendus.

L’enseignement à distance suppose que l’élève entretienne moins de contact physique avec les enseignants. Dans un tel contexte, l’insuffisance de ressources et d’encadrement influencera à coup sûr, et de façon négative, le parcours des élèves qui vont accumuler des lacunes au fil des ans. C’est pourquoi M. Sabourin dit craindre pour l’avenir de jeunes Franco-ontariens.

« Ce budget démontre encore une fois à quel point le gouvernement fait fausse route en matière d’éducation. Il fallait protéger et investir en éducation, mais le gouvernement préfère mettre en œuvre les coupures déjà annoncées récemment. Quelle société le gouvernement envisage-t-il pour les élèves lorsqu’ils seront devenus adultes? Il est clair que pour le gouvernement, les élèves ne sont pas une priorité », a déploré M. Sabourin dans le communiqué de presse paru à la présentation du premier budget du gouvernement conservateur de Doug Ford.

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