L'automatisation du travail exigera que les diplômés d’aujourd’hui et de demain soient de formation interdisciplinaire (Photo : iStock)

Automatisation du travail : l’interdisciplinarité sera une valeur essentielle en emploi

La pédagogie comme pivot de l’interdisciplinarité
L’interdisciplinarité jouit d’une période de gloire.

L’entreprise qui consiste à vouloir conjuguer diverses connaissances spécialisées a le vent en poupe.

Mise en avant dans les différentes institutions de recherche et d’enseignement, elle semble promise au succès.

L’interdisciplinarité est la formule qui permettrait de sortir de l’impasse de la spécialisation du savoir amenée par le développement de la science. Or, cette spécialisation fait obstacle aujourd’hui à la formation de connaissances propres à établir des ponts entre les objets, les domaines et les aspects de la « réalité » qu’elle s’évertue à réduire et à isoler sous couleur d’expliquer exactement les choses.

L’interdisciplinarité se voit donc prônée dans le feu du procès intenté à la science ainsi qu’aux connaissances dites spécialisées, étendues à celles qui sont générées par la philosophie, les humanités et l’art.

Jacques Hamel, Revue internationale d’éducation de Sèvres

Donc, le point de rencontre de plusieurs compétences, sans être spécialisées, dans quelques domaines serait une valeur ajoutée à mettre de l’avant par l’employé de demain. Même que ce serait une qualité fortement recherchée dans ce monde à l’automatisation galopante.

C’est du moins ce qu’avance une toute nouvelle étude de la Banque Royale du Canada, qui porte sur les compétences nécessaires pour faire sa place au soleil dans l’univers à l’évolution technologique quasi exponentielle.

Donc, l’emploi de demain, ce « demain » qui est déjà à nos portes, sera pour ceux et celles qui auront un ou des diplômes en programmes d’études pluridisciplinaires, interdisciplinaires, avec des convergences scientifiques et générales.

(iStock)

Automatisation des lieux de travail, les « arts libéraux  »

Comme l’automatisation quasi généralisée s’implante rapidement dans les lieux de travail, l’employé de demain devra faire preuve tant de pensée critique que d’écoute active, avoir des atomes crochus avec diverses techniques de communication et être curieux.

Quant aux arts libéraux, ce sont des appellations de facultés dans des maisons d’enseignements, collèges et universités, tant au Canada anglais qu’aux États-Unis. On y aborde tant la philosophie que la géographie, l’histoire et la littérature.

Dans les institutions francophones, on retrouve des programmes de nature similaire, associés souvent aux départements de sciences politiques. Ce sont des programmes que l’on nomme Études internationales, Baccalauréat en communication, politique et société, et autres.

Ce qui inquiète les auteurs de l’étude, c’est la chute des inscriptions à ces programmes (-17,5 %), alors qu’ils sont en hausse (+45 %) en informatique ou encore en sciences de l’information, des programmes où la spécialisation est plus marquée.

(www.rbc.com/)

Quelques-unes des principales recommandations tirées du rapport
Un examen national des programmes d’éducation postsecondaire pour évaluer l’importance accordée aux aptitudes humaines, ou « savoir-être ».

Une cible d’apprentissage intégré au travail de 100 % à l’échelle nationale, afin que tous les étudiants de premier cycle aient l’occasion de participer à un stage, à un programme coopératif ou à une autre expérience de travail concrète.

L’uniformisation de l’information sur le marché du travail dans toutes les provinces et régions, et un partenariat avec le secteur privé en vue de rendre l’information sur les aptitudes et les emplois accessible en temps réel sur des plateformes interactives.

La mise en œuvre d’une initiative nationale pour aider les employeurs à mesurer les aptitudes fondamentales et à les intégrer à leurs pratiques de recrutement, d’embauche et de formation.

Source : Humains recherchés – Facteurs de réussite pour les jeunes Canadiens à l’ère des grandes perturbations (Banque Royale du Canada)

L’étude de la Banque Royale a été réalisée en se basant sur des commentaires de 5000 employeurs, d’étudiants, de jeunes travailleurs, d’employés avec expérience et d’enseignants et professeurs de partout au Canada.

Source : Humains recherchés – Facteurs de réussite pour les jeunes Canadiens à l’ère des grandes perturbations (Banque Royale du Canada)

Banque Royale du Canada, PC, Revue internationale d’éducation de Sèvres, gouvernement du Québec

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Catégories : Politique, Société
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