Avion de WestJet (archives) Photo Credit: PC / Adrian Wyld

WestJet vendue pour 5 milliards : une bonne affaire même pour les passagers?

Lundi, on a annoncé que l’une des marques les plus connues au pays, WestJet, faisait l’objet d’une offre d’achat par l’un des négociateurs les plus réputés du Canada, Gerry Schwartz.

Si l’entente est approuvée en juillet prochain par les actionnaires, l’acquisition amicale de WestJet Airlines par Onex, dans le cadre d’une opération évaluée à 5 milliards de dollars, pourrait annoncer une période de plus grande stabilité financière et de croissance pour WestJet.

L’annonce de la signature d’une entente amicale pour l’achat du deuxième transporteur en importance au Canada pourrait aussi entraîner des changements majeurs qui se propageraient telle une onde de choc à d’autres grands joueurs de l’aviation civile au pays que sont Air Canada et Air Transat.

Ces changements provoqueraient potentiellement beaucoup d’incertitude, mais selon les analystes, ces changements pourraient être bénéfiques à long terme aux passagers eux-mêmes. À court terme, les passagers ne devraient pas s’attendre à beaucoup de changements du côté des envolées et des destinations, y compris en ce qui concerne le prix des billets. WestJet continuera à faire concurrence à Air Canada et à ses autres concurrents sur le plan des prix, toujours selon les experts.

Fondée en 1996, WestJet est le deuxième transporteur aérien en importance au Canada, derrière Air Canada.
Fin 2009, WestJet possédait déjà 38 % de parts de marché sur les trajets intérieurs canadiens contre 55 % pour Air Canada, alors qu’elle n’en détenait que 7 % au début de la décennie. Elle a transporté 17 453 352 passagers en 2012 ce qui en faisait déjà la neuvième compagnie en Amérique du Nord en nombres de passagers.

Risques pour les employés?

Gerry Schwartz, le milliardaire à l’origine de l’entente avec Onex et WestJet.

ONEX Corporation est un fonds d’investissement canadien dont le siège social est à Toronto. Il se spécialise dans le rachat, au Canada et aux États-Unis, d’entreprises en difficulté ou sous-évaluées, pour les revendre plus tard avec un généreux bénéfice.

Les restructurations passent souvent par une réduction des salaires, de personnels, ainsi que l’apparition de la sous-traitance ce qui peut occasionner une réduction dans la qualité des services.

Le PDG d’ONEX, Gerry Schwartz, a souvent acquis la partie manufacturière, souvent coûteuse, d’entreprises en difficulté pour les transformer en unités à coûts réduits. Mais celui qui possède 67,6 % des droits de vote de son entreprise semble caresser d’ambitieux projets de croissance pour WestJet, notamment aux États-Unis.

Il cultive depuis longtemps le rêve d’être propriétaire d’une compagnie aérienne canadienne à portée réellement nationale. Deux précédentes tentatives de sa part, dont un projet d’acquisition d’Air Canada, ont échoué.

Gerry Schwartz pourrait-il faire de WestJet la plus grande compagnie d’aviation canadienne?

Un avion de WestJet au-dessus de la ville de Calgary, siège de la compagnie. (CNW Group/WestJet)

Un projet que personne n’avait venu venir

Le président-directeur général de WestJet, M. Sims, a pris la parole à l’assemblée annuelle de la compagnie aérienne à Calgary la semaine dernière. (Jeff McIntosh/La Presse Canadienne)

Ni les analystes qui suivent les opérations de WestJet ni la grande majorité du personnel de la compagnie aérienne ne se doutaient du projet d’acquisition.

Même à l’assemblée annuelle de WestJet la semaine dernière, la question qui se posait était de savoir si la compagnie pouvait s’emparer d’un concurrent plus petit, pas si le transporteur de Calgary était à vendre.

Pour WestJet, l’entente survient au cours d’une année de changements remarquables au sein de la compagnie aérienne, notamment en ce qui a trait à l’expansion internationale, à la croissance dans les petits marchés canadiens et à l’expansion de sa classe affaires.

WestJet offre depuis 2014 des vols vers l’Europe, avec un service saisonnier entre Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, et Dublin, en Irlande. En 2015, la compagnie a ajouté un vol entre Halifax et Glasgow, en Écosse. Puis, en 2016, elle a commencé à voler en direction de Londres, vers l’aéroport de Gatwick. WestJet offre également depuis presque un an des vols directs quotidiens entre l’aéroport international Standfield d’Halifax et l’aéroport Charles de Gaulle de Paris.

Les actionnaires voteront sur la proposition d’achat en juillet. Étant donné qu’Onex offre 31 $ l’action, soit une prime de 67 % par rapport au cours de clôture de vendredi, on s’attend à ce que l’opération se réalise. Les régulateurs doivent également donner leur approbation.

Les membres du conseil d’administration de WestJet recommandent à l’unanimité aux actionnaires de voter pour l’entente.

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Photo : YouTube

RCI avec La Presse canadienne, les informations de Kyle Bakx et Tony Seskus de CBC News et la contribution de Maxime Bertrand, P.A Saulnier, Gérald Fillion et Jean-Sébastien Bernatchez de Radio-Canada

En complément

Avec l’achat de WestJet, Gerald Schwartz tiendrait aujourd’hui sa revanche – Radio-Canada 

Qui veut acheter Transat? – Radio-Canada 

What the sale of WestJet means for jobs, fares, routes — and investors – CBC 

Catégories : Économie, International
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