Les électeurs de la plus jeune province du Canada, Terre-Neuve-et-Labrador, voteront ce jeudi pour un nouveau gouvernement. (Photo : CBC)

Terrer-Neuve-et-Labrador : aux urnes le jeudi 16 mai

Qu’ont eu en commun le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, l’Alberta et l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) au cours des derniers mois? Ces provinces ont connu des élections au cours desquelles un nouveau gouvernement a été élu.

Et, trame de fond, ce sont des gouvernements de droite qui ont pris le pouvoir. Au revoir les libéraux du Québec, bienvenue à la Coalition avenir Québec. Idem en Ontario, où les libéraux ont perdu aux mains des progressistes-conservateurs de Doug Ford. Quant au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue au Canada, on a élu un gouvernement conservateur dirigé par un premier ministre unilingue anglophone.

Même la petite Î.-P.-É. a vu son parlement changer, passant du rouge libéral au bleu conservateur.

Et maintenant Terre-Neuve-et-Labrador?

Les électeurs de la plus jeune province du Canada, officiellement entrée dans la Confédération en 1949, celle qui affiche aussi le triste record du plus haut taux d’endettement par habitant au pays, voteront jeudi pour un nouveau gouvernement.

Essentiellement dirigée en alternance par les libéraux et les conservateurs, Terre-Neuve-et-Labrador connaîtra-t-elle un changement? Selon plusieurs observateurs politiques, c’est fort possible.

Qui donc du premier ministre sortant, le libéral Dwight Ball, qui sollicite un second mandat, ou du progressiste-conservateur Ches Crosbie sera élu?

Les têtes d’affiche

https://nlliberals.ca/

Pharmacien de formation et homme d’affaires avisé, Dwight Ball a été nommé premier ministre en décembre 2015 après que le Parti libéral eut remporté 31 des 40 sièges à la Chambre d’assemblée.

Quant à Ches Crosbie, il est un nouveau venu en politique provincial bien que son nom ne le soit pas. Il est le fils de Bill Crosbie, ex-lieutenant-gouverneur de Terre-Neve-et-Labrador et ex-ministre progressiste-conservateur du gouvernement fédéral de Joe Clark à la fin des années 70.

https://www.pcnl.ca/

40 circonscriptions 

À souligner aussi que le Parti libéral de M. Ball est la seule formation à présenter un candidat dans chacune des 40 circonscriptions de la province.

De plus, faisant fi de la législation des élections à date fixe, soit à l’automne 2019, le premier ministre Ball a pris de court les autres partis en lançant le scrutin tout juste avant Pâques. Cette décision a forcé les autres partis à accélérer la recherche de candidats.

http://www.nl.ndp.ca/

Ainsi, le Nouveau Parti démocratique (NPD) n’a que 14 candidats, le plus bas nombre de candidats de ce parti depuis les élections de 1972.

Les partis en présence au scrutin de jeudi à Terre-Neuve-et-Labrador

Libéraux, gouvernement sortant. Chef : Dwight Ball

Nouveau Parti démocratique. Chef : Alison Coffin

Parti Alliance NL. Chef : Graydon Pelley

Progressistes-conservateurs. Chef : Ches Crosbie

(Source : Elections Newfoundland & Labrador)

Rue en pente et maisons colorées de Saint-Jean, la capitale (iStock)

Quelques faits en rafale à la veille de l’élection

Les libéraux n’ont eu aucun mal à trouver des candidats pour chacune des circonscriptions. De plus, 27 députés libéraux sollicitent un autre mandat.

Les Terre-Neuviens changent très peu souvent de gouvernement. Depuis leur entrée dans la Confédération canadienne, il n’y a eu que quatre changements de gouvernement – libéral vers conservateur ou l’inverse.

Les gouvernements consécutifs ont connu des périodes au pouvoir d’au moins 12 ans.

Le sondage de la société Abacus Data place les conservateurs en avance de cinq points sur les libéraux. Celui de Forum Research met les deux partis au coude à coude.

Les taux de participations aux scrutins provinciaux sont notoirement faibles et oscille habituellement autour de 55 %.

La cheffe néo-démocrate Alison Coffin n’a pris les rênes du parti qu’en mars dernier. Les deux députés néo-démocrates à Saint-Jean ne se représentant pas. Le parti jouera sa survie.

Nouveau venu dans la joute politique, le Parti Alliance NL de Graydon Pelley n’a obtenu sa reconnaissance officielle par Elections Newfoundland & Labrador que quelques jours avant le déclenchement des élections. Le parti ne présente que neuf candidats.

Enfin, quant au Parti vert, il est absent des bulletins de vote, faute de temps pour s’organiser et, malheureusement, de financement.

Les enjeux

Évidemment, le poids de la dette pèse lourd dans la balance. Avec une dette qui frôle les 14 milliards de dollars et une population d’environ 500 000 personnes, la province est la plus endettée au Canada.

Dans moins d’une génération, une quinzaine d’années, un Terre-Neuvien sur deux aura plus de 65 ans.

L’emploi, les technologies, la rétention des jeunes et le remboursement de la dette seront assurément au centre des préoccupations des électeurs.

Tout cela et, aussi, la déferlante des changements de gouvernements provinciaux au Canada au cours de la dernière année.

(iStock)

CBC, R.-C., Elections Newfoundland & Labrador, Forum Research, Abacus Data

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Catégories : Politique, Société
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