Velan, géant québécois du secteur de la robinetterie et des valves industrielles, va délocaliser une bonne partie de ses activités en Inde et aux États-Unis, ce qui fera perdre 200 emplois à Montréal. Crédit : Istock

Selon la Confédération des syndicats nationaux, la délocalisation fera perdre 200 emplois à l’usine Velan à Montréal

On croyait l’époque des délocalisations révolue, pourtant, encore aujourd’hui, elles continueront à faire des victimes, déplore la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Presque 200 travailleurs de l’usine de la compagnie Velan, à Montréal, seront bientôt au chômage. La haute direction a fait part de cette nouvelle qui attriste les syndicats.

L’annonce de la suppression prochaine de 65 postes à l’usine, qui produit des valves industrielles, intervient seulement quatre mois après la précédente annonce de la perte de 130 emplois.

C’est un coup dur pour ceux qui vont bientôt se retrouver au chômage, comme plusieurs autres qui ont perdu par le passé leurs postes au sein de la structure. L’usine a vu la taille de ses salariés se réduire depuis 2015. Sur 400 employés, il n’en restera plus à Montréal, dans les prochains mois, que 80.

Jacques Létourneau, président de CSN Photo : M. Giroux 24 mai 2018

C’est inacceptable, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il estime que les entreprises comme Velan, qui ont reçu des subventions et autres crédits d’impôt de l’État, ne devraient pas prendre des décisions aussi difficiles pour leurs travailleurs.

Il est mentionné dans le communiqué de presse que la compagnie Velan a reçu d’Investissement Québec un prêt sans intérêt d’un montant de 6 millions de dollars pour moderniser ses activités

« Troublant. C’est extrêmement troublant. Velan, un fleuron québécois, jette 200 familles à la rue afin de satisfaire l’appétit vorace de ses actionnaires, alors que la compagnie annonçait en janvier dernier une amélioration sur le plan de la productivité », affirme M. Létourneau dans le communiqué de presse.

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Une vue de l’usine Velan Photo : Google street view

À la recherche de la main-d’œuvre bon marché

Si l’usine veut ainsi réduire sa taille à Montréal, c’est en raison de sa volonté de délocaliser une grande partie de ses activités ailleurs, là où la main-d’œuvre coûte beaucoup moins cher, avec des conditions fiscales plus attrayantes. C’est donc dans le but de réduire les coûts d’exploitation et de faire plus de profits.

Les destinations de prédilection pour la compagnie sont notamment l’Inde, pour la main-d’œuvre en quantité et à prix dérisoire, puis les États-Unis, pour l’attractivité de son cadre fiscal.

Selon la CSN, la direction de Velan projette aussi de délocaliser 66 % des machines de son usine vers l’Inde dans quelques semaines. Cette situation n’est pas de nature à rassurer les syndicats et le reste des salariés qui craignent d’avoir à subir le même sort que leurs collègues dans les prochaines années.

La CSN lance un cri du cœur au gouvernement provincial afin qu’il s’implique pour responsabiliser les entreprises envers leurs salariés.

« Si le premier ministre veut créer des emplois à 25 ou 30 $ l’heure, encore faut-il trouver le moyen de conserver ceux que nous avons, comme c’est le cas à Velan. Encore une fois, nous demandons à François Legault de convoquer les organisations patronales et syndicales afin que nous puissions soulever correctement la nécessité de responsabiliser les entreprises installées au Québec sur les enjeux de l’emploi, du développement économique et de l’essor du Québec », a soutenu Jacques Létourneau.

Avec des informations de la CSN
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L'entreprise Velan fabrique de la robinetterie industrielle.

L’entreprise Velan fabrique de la robinetterie industrielle. Photo : Radio-Canada

Catégories : Économie, Société
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