Un hôtesse procède à des démonstrations de sécurité en face de passagers dans un avion. Crédit : Istock

Hôtesse de l’air jusqu’en 1938 au Canada : être une jeune infirmière au poids plume, ne pas dépasser 5 pieds 5 pouces

En cette Journée internationale des agents de bord, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) souligne le long chemin qui a mené à la démocratisation de ce métier réservé uniquement aux femmes, et davantage à celles qui répondaient à des critères stricts, depuis 1938.

Des conditions sexistes, loin d’inclure la diversité?

Une agente de bord avec un large sourire. Crédit : iStock

« Saviez-vous qu’en 1938, pour travailler comme “hôtesse de l’air” aux lignes aériennes Trans-Canada, il fallait être une infirmière, âgée de 21 à 25 ans, célibataire, ne dépassant pas 5 pieds 5 pouces, pesant moins de 125 livres et en bonne santé, avec un bon caractère et une bonne vision? Incroyable. Non? »

En mentionnant, dans le communiqué de presse, ces conditions d’admission au métier d’agent de bord au siècle passé, le SCFP attire l’attention sur un fait : l’évolution des pratiques depuis ces années qu’il qualifie « d’époque restrictive ».

Effectivement, prises comme telles, ces conditions étaient restrictives à plusieurs égards.

Tous les genres n’y étaient pas admis. Les hommes étaient d’office hors-piste, les transgenres aussi, ainsi que les femmes mariées, ou celles qui n’étaient pas des infirmières.

Le critère de l’apparence physique était une autre barrière qui se refermait ostensiblement sur la diversité corporelle.

Ce critère misait avant tout sur la jeunesse des candidates, avec des âges limites contenus dans un intervalle précis. Au-delà de cet intervalle, la femme était trop vieille pour avoir une chance d’être sélectionnée.

Par ailleurs, le poids en dessous de 125 livres représentait un autre coup de massue, car il aurait fallu pour plusieurs se soumettre à un régime draconien, et particulièrement restrictif pour répondre aux attentes.

Le critère de bonne santé et de la bonne vision supposait une véritable consultation auprès d’un professionnel de la santé pour attester de la bonne condition des candidates, et de leurs aptitudes à remplir leurs rôles, sans risques ni dangers pour elles-mêmes et pour les passagers. C’était donc un bon point.

Par contre, quand il s’agit du caractère d’une candidate, s’il est clair que certains signes apparents peuvent en dire plus sur un plan plus positif, ou donner des signaux d’alerte plutôt négatifs sur la personne, il se trouve que ce critère pouvait être totalement manipulé par l’hypocrisie d’une candidate. Si celle-ci était suffisamment futée, elle pouvait bien influencer le jugement du jury dans un sens ou dans l’autre.

Juste l’instant du test de sélection, la candidate pouvait par exemple masquer certains de ses défauts, ou décider de jouer un rôle et d’usurper un caractère qui n’est pas le sien, ce qui était susceptible d’influer considérablement sur la décision du jury.

Tout dépendant de la perception de chacun des membres du jury, un trait de caractère chez une candidate pouvait donner lieu à une foule d’interprétations.

Autant d’arguments qui incitent à penser que ce critère était faussé par sa subjectivité susceptible de compromettre la qualité du choix.

Des agents de bord marchant ensemble dans un terminal. Crédit : iStock

Des professionnels dévoués qui méritent d’être encouragés

Il est donc primordial qu’en cette Journée internationale des agents de bord, les évolutions importantes dans ce métier soient soulignées d’un double trait.

Depuis, il y a eu des « changements radicaux », observe le Syndicat canadien de la fonction publique :

  • Les hommes ont finalement eu la possibilité de devenir des agents de bord.
  • Il y a des prestations de maternité.
  • Il y a des prestations parentales.
  • Il y a des assurances collectives.
  • L’instauration de lois sur la santé et la sécurité et d’indemnisation des accidents.

(Source : communiqué de presse)

Le syndicat a tenu à célébrer « l’engagement, le dévouement, l’expérience et la détermination » de ces agents qui risquent leur vie, tous les jours, dans les airs, pour servir les autres, malgré les multiples autres défis.

Ces derniers doivent composer avec « des vols de plus en plus longs », « des passagers indisciplinés », avec leurs corollaires de risques pour leur santé.

Le syndicat dit continuer à travailler d’arrache-pied pour que ces travailleurs « soient traités équitablement, avec dignité et respect ». Cela passe par l’amélioration de leurs conditions de travail et des ressources supplémentaires pour leur permettre de répondre toujours plus efficacement aux attentes.

Avec des informations du Syndicat canadien de la fonction publique
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Catégories : Société
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