(Monnaie royale canadienne)

Débarquement de Normandie, 75e, stress post-traumatique et itinérance

En ces journées menant aux cérémonies marquant le 75e anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie le 6 juin 1944, il est aussi important de se rappeler que ceux qui sont revenus de divers conflits et missions canadiennes au fil des années ont eu à faire face à des défis majeurs à leur retour à la vie civile.

Cela s’applique aux guerres du siècle dernier comme aux missions de celui-ci.   

Le Monument commémoratif de guerre du Canada (détail), aussi connu sous le nom de La Réponse, est un grand cénotaphe de granite situé place de la Confédération à Ottawa (Photo : iStock)

Stress post-traumatique

Une notion complètement obnubilée de la réalité militaire a émergé avec force lors des différents retours de mission de militaires canadiens rentrant de Bosnie Herzégovine et de Croatie – missions  FORPRONU de l’ONU et I-FOR et S-FOR de l’OTAN – et de l’enfer du génocide rwandais.

Un cas de figure aura été celui du général Roméo Dallaire qui doit encore et toujours combattre les affres de ce démon intérieur. Voyez aussi le cas rapporté de ce padre Huard, aumônier du Régiment de la Chaudière, dans le très beau texte d’Anne-Marie Lecomte sur radio-canada.ca intitulé « Mon capitaine, si les émotions avaient un prix, je serais millionnaire ».

Ce n’est d’ailleurs qu’en 1980 que le stress post-traumatique a été ajouté au système de classification des maladies psychiatriques, selon l’Encyclopédie canadienne.

Qu’en est-il cette fois du soutien offert aux anciens combattants qui se retrouvent à la rue?

Un peu de contexte tout d’abord.

Selon des données fédérales, il y aurait annuellement quelque 150 000 itinérants au Canada. En fait, ils seraient 150 000 à se retrouver nuitamment en refuge d’urgence.

Dans son ensemble, quoique difficile à quantifier avec précision, il y aurait au moins 200 000 itinérants au pays.

Taux d’itinérance chez les anciens combattants

Toujours selon les données fédérales, la proportion d’itinérants chez ceux qui ont porté l’uniforme – marine, aviation, armée de terre – serait très faible parmi les quelque 700 000 anciens combattants en vie au Canada.

Selon diverses estimations, il y aurait de 3000 à 5000 anciens militaires canadiens itinérants.

C’est à l’Université Western de London dans le sud-ouest de l’Ontario qu’a été réalisée la toute première étude sur l’itinérance chez les anciens combattants canadiens.

On y dénote quelques traits communs :

  • La situation de l’ancien combattant qui se retrouve en situation d’itinérance arrive une dizaine d’années après le retour à la vie civile.
  • La transition de la vie militaire à la vie civile représente une période de grande vulnérabilité
  • La dépendance et les problèmes de santé mentale comptent parmi les problèmes importants qui les ont menés à l’itinérance.

À la veille du 6 juin, un appel de députés

Quelques députés de tous les partis ont lancé un appel à Ottawa pour que le gouvernement canadien crée une nouvelle allocation de logement pour aider les anciens combattants en situation d’itinérance à se trouver un toit et à quitter la rue.

Neil Ellis, député libéral (Baie de Quinte, Ontario) demande au gouvernement dont il fait partie de mettre sur pied une subvention à cet effet comparable à ce que l’on retrouve aux États-Unis. Selon le député Ellis, une telle initiative permettrait de réduire de moitié l’itinérance chez les anciens combattants canadiens.

Cette motion, soutenue par des députés conservateurs et néo-démocrates, demande instamment aux autorités canadiennes de faire de l’itinérance chez nos anciens combattants une affaire du passé d’ici 2025.

CP, PC, Anciens Combattants Canada, Institut Douglas,

Plus :

Trouble de stress post-traumatique (TSPT) : causes, symptômes et traitements (Institut Douglas)

Le débarquement de Normandie tel que vécu par des soldats canadiens (Radio-Canada)

Il y a 75 ans : le jour J et la bataille de Normandie (Musée canadien de la guerre)

Catégories : Santé, Société
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