Le premier ministre libéral du Canada, Justin Trudeau, réplique à six premiers ministres qui lui ont adressé une lettre lundi dans laquelle ils exigent des transformations en profondeur de deux projets de loi fédérale qui revoient certaines façons de faire dans le secteur pétrolier et dans l’évaluation de l’impact des projets énergétiques sur l’environnement.
« Le gouvernement fédéral doit reconnaître le rôle exclusif des provinces et des territoires dans la gestion de l’exploitation de nos ressources naturelles non renouvelables sous peine de créer une crise constitutionnelle », pouvait-on lire dans la lettre envoyée à Justin Trudeau qui fera face à l’électorat cet automne.
Les premiers ministres conservateurs de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest exigent notamment que le fédéral se plie à toutes leurs demandes de modifications du projet de loi C-69. Leurs exigences sont le miroir exact des 187 amendements proposés par le Sénat (la Chambre haute du Canada).
Dans sa forme actuelle, cette loi modifierait la façon dont le Canada évalue l’impact des grands projets nationaux d’énergie et de transport sur le plan de l’environnement, de l’économie et de la santé publique.
Le second projet législatif contesté par les premiers ministres conservateurs est le projet de loi C-48 qui interdirait les pétroliers géants le long de la côte nord de la Colombie-Britannique. Les premiers ministres provinciaux affirment que cette interdiction menace la confiance des investisseurs et « fait de la discrimination contre les produits bruts de l’Ouest canadien ».

Le Sénat a adopté, la semaine dernière, une version fortement amendée du projet de loi C-69 Photo : Sénat du Canada
Trudeau réplique aux premiers ministres
« Il est absolument irresponsable de la part des premiers ministres conservateurs de menacer notre unité nationale s’ils n’arrivent pas à leurs fins », a répété M. Trudeau aux journalistes.
» Le travail fondamental de tout premier ministre canadien est de maintenir ce pays uni, de nous rassembler et d’aller de l’avant dans la bonne direction. Et quiconque veut être premier ministre, comme Andrew Scheer, doit condamner ces attaques contre l’unité nationale « , a-t-il ajouté.
« Les premiers ministres de centre droite qui exigent que le gouvernement fédéral accepte des compromis sur la législation en cours pour réglementer le développement des ressources naturelles menacent eux-mêmes l’unité nationale », a conclu M. Trudeau.
Débat au parlement du Canada
La leader adjointe du Parti conservateur du Canada, Lisa Raitt, estime que M. Trudeau se doit d’écouter les demandes des premiers ministres de cinq provinces et d’un territoire, car ils représentent ensemble une majorité de Canadiens.
Mardi à la Chambre des communes, interrogé par Lisa Raitt, Justin Trudeau a indiqué qu’il étudierait les amendements proposés par le Sénat et conserverait ceux qui amélioraient la loi. Mais il a ajouté que tous ne seraient pas acceptés.

Des centaines de manifestants à Calgary, en Alberta, protestaient contre le projet de loi C-69, en avril dernier. Photo : The Canadian Press / Jeff McIntosh
RCI avec La Presse canadienne, les informations de Peter Zimonjic de CBC News et la contribution de Radio-Canada
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