Passer trop de temps sur les réseaux sociaux ou à regarder la télévision seraient liés à l’augmentation des symptômes de dépression chez les jeunes selon des psychiatres québécois.
D’après l’étude publiée dans la revue JAMA Pediatrics (en anglais), pour chaque heure supplémentaire que les jeunes passent sur les médias sociaux ou devant la télévision, on constate une aggravation des symptômes dépressifs. Le travail a été réalisé par des chercheurs de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine.
Pour obtenir ces résultats, un peu moins de 4000 élèves ont été sondés pendant cinq ans dans 31 écoles de la région de Montréal.
Les jeunes de 12 à 16 ans devaient évaluer eux-mêmes le temps qu’ils passaient devant les écrans.
Ils devaient ainsi déclarer combien de temps par jour ils passaient à jouer à des jeux vidéo, à utiliser les réseaux sociaux, à regarder la télévision et à utiliser un ordinateur.
Les symptômes de dépression ont été mesurés en demandant aux élèves d’indiquer sur une échelle allant de zéro (pas du tout) à quatre (beaucoup) dans quelle mesure ils éprouvent les sept symptômes connus de dépression, comme la solitude, la tristesse ou le désespoir.
Patricia Conrod, professeure à l’Université de Montréal, est membre de cette étude. Elle nous explique les résultats obtenus, entre autres le fait que des activités, tel que les jeux vidéo et la navigation sur Internet avec un ordinateur n’ont aucun lien avec la dépression.
L’équipe a aussi montré que si un jeune est déjà atteint de dépression, passer plus de temps sur les réseaux sociaux et devant la télévision ne ferait qu’aggraver la situation.
Besoin de faire plus de recherches
Pour expliquer cette augmentation des symptômes de dépression, les chercheurs s’étaient notamment penchés sur l’hypothèse voulant que le manque d’activités physiques puisse en être la raison.
Toutefois, les résultats ont montré que ce n’était pas les cas et d’autres pistes sont désormais à creuser, selon Patricia Conrod.
Si l’on regarde ce qu’il est possible de faire maintenant pour contrer cela, la solution ne réside pas nécessairement dans la réduction du temps passé sur les réseaux sociaux. Elle indique notamment que les jeunes devraient simplement être plus consciencieux quant aux contenus qu’ils voient sur ces plateformes. S’ils sont plus familiers avec l’impact que les informations qu’ils lisent peuvent avoir sur leur estime de soi, alors ils pourraient s’en protéger, conclut la chercheuse.
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