Le Syndicat canadien de la fonction publique appelle à une bonification des mesures pour répondre efficacement à la pénurie de la main-d’œuvre qui sévit dans la santé et les services sociaux au Québec.
Étendre la prime à tous les corps concernés par la pénurie
Dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem, Luc Beauregard, le vice-président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) décrit une situation de pénurie de la main-d’œuvre qui a une incidence sur le personnel et la qualité des services rendus.
Selon ses propos, les infirmières et les préposés aux bénéficiaires sont écrasés par une charge de travail excessive. Les conditions salariales ne sont pas des plus incitatives, ce qui influe sur le climat qui prévaut dans les établissements de la province.
La solution passe avant tout par une approche concertée, préconise M. Beauregard. Il estime qu’il est temps que le gouvernement et les responsables du secteur reprennent un dialogue constructif autour de ces enjeux.
Il y a eu certes quelques mesures annoncées par la partie patronale, dont la prime de 75 $ attribuée aux infirmiers et aux préposés aux bénéficiaires, reconnaît le vice-président du Conseil provincial des affaires sociales. Cette prime devrait cesser d’être discriminatoire et s’étendre à l’ensemble des travailleurs de la santé et services sociaux, où la pénurie de la main-d’œuvre est tout aussi aiguë. On a besoin d’éducateurs, d’assistants en réadaptation, d’agentes administratives à l’urgence et de techniciens en radiologie, a-t-il relevé.
ÉcoutezLa prochaine convention collective devrait contenir des conditions plus intéressantes pour les travailleuses et les travailleurs, dont la bonification salariale, l’assainissement du climat de travail et la flexibilité des horaires.
« Le manque et la pénurie de personnel persistent depuis des années et ça va prendre énormément d’efforts pour que ça cesse. Il faut apporter des améliorations substantielles aux salaires et aux conditions d’exercice, c’est indispensable. Il faut commencer tout de suite. Nous invitons le gouvernement à discuter immédiatement de l’étendue de cette prime », a déclaré Luc Beauregard dans le communiqué de presse.
Par ailleurs, il souligne la nécessité d’accroître le recrutement pour répondre aux besoins en main-d’œuvre et alléger les souffrances des travailleurs dans toutes les régions, où une multitude de postes dans différents secteurs de la santé et des services sociaux sont difficiles à pourvoir.
Le cas de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel, où 490 quarts de travail d’agents d’intervention seront non pourvus pour la période du 17 juin au 31 août 2019, est évocateur de l’ampleur du problème, a-t-il observé.
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