Des manifestants dans les rues de la capitale, Alger, lors de la 22ème manifestation hebdomadaire de ce vendredi 19 juillet 2019 pour le changement du régime - AP Photo / Toufik Doudou

« La tentation autoritaire de l’armée algérienne ne passera pas », selon le politicien algérien Said Sadi

La contestation populaire en Algérie que certains n’hésitent plus à appeler « révolution du sourire », vu son caractère pacifiste, est à sa 22e semaine.

Le pays se trouve dans un vide constitutionnel depuis le 9 juillet. Cette date marque la fin du mandat légal du président intérimaire Abdelkader Bensalah qui a succédé à Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a démissionné le 2 avril sous la pression de la rue et de l’armée.

Par l’entremise de son chef d’état-major, Ahmed Gaid Salah, elle insiste sur la tenue d’une élection présidentielle, seule voie de sortie de cette crise institutionnelle.

Pour le Dr Said Sadi, politicien algérien et ancien président et fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie, un parti laïc et social-démocrate, la rue ‘« demande une rupture radicale avec le système qui a prévalu depuis 1962 [année de l’indépendance de l’Algérie, NDLR] ».

Et le chef de l’armée, selon Said Sadi, « est  le dernier reliquat de l’ère Bouteflika. Il a été lui-même son ministre de la défense ».

M. Sadi a donné une conférence à Montréal et une autre à Ottawa à l’invitation du Congrès des Kabyles du Canada.

Il répond aux questions de Samir Bendjafer sur le bilan qu’il fait de cinq mois de contestation populaire (Hirak), sur le rôle que peut jouer la diaspora algérienne en ce moment crucial de l’histoire de l’Algérie, sur sa préférence pour une constituante avec des préalables démocratiques au lieu d’une élection présidentielle imposée par l’armée, sur le Canada qui peut inspirer l’organisation politique d’une Algérie nouvelle ainsi que sa rencontre avec le député néo-démocrate de Sherbrooke, Pierre-Luc Dusseault, qui a écrit au ministre canadien des Finances, Bill Morneau, lui demandant d’accroître la vigilance pour tracer l’argent des dirigeants algériens qui pourrait trouver refuge dans le système bancaire canadien.

Écoutez

Le Dr Said Sadi sur les désirs de l’armée algérienne :

« Il y a une tentation autoritaire de l’armée, mais je pense que cela ne passera pas. Ahmed Gaid Salah se trompe d’époque et de méthode. »

Le Dr Said Sadi, politicien algérien, fondateur et ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie lors de la conférence donnée samedi dernier à Montréal à l'invitation du Congrès des Kabyles du Canada - Photo : capture écran Taddart nner/Youtube

Le Dr Said Sadi, politicien algérien, fondateur et ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie lors de la conférence donnée samedi dernier à Montréal à l’invitation du Congrès des Kabyles du Canada – Photo : capture d’écran Taddart/YouTtube

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