Baisse de la confiance des PME canadiennes en contexte de prospérité économique : devrait-on s’en inquiéter?

L’indice du baromètre des affaires de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) indique que l’optimisme des propriétaires des PME à l’échelle du pays a reculé de 3,7 points pour s’afficher à 57,8.

Un motif de panique?

Non, répond Simon Gaudreault, directeur principal de la recherche nationale à la FCEI. Le contexte d’une économie en bonne santé soutient la confiance des entreprises qui demeure plutôt à un bon niveau, malgré le léger fléchissement observé au mois de juillet.

« Les résultats de juillet ne sont pas aussi faibles qu’en début d’année, mais ils laissent à penser que les améliorations observées ces derniers mois pour l’ensemble du Canada étaient trop rapides pour durer. Malgré le recul de la confiance, les plans relatifs aux salaires et aux prix sont demeurés stables. Par contre, les projets d’embauche sont relativement faibles », observe-t-il dans le communiqué de presse.

Si les résultats ont été très faibles en fin 2018, c’est en raison de l’incertitude qui planait sur l’économie canadienne, à cause des négociations commerciales plutôt houleuses avec son voisin du Sud, de l’incertitude causée par les tensions économiques avec la Chine, entre autres. Depuis, la situation semble se calmer, ce qui se traduit par l’optimisme retrouvé au sein des PME du Canada depuis le début de 2019, a ajouté M. Gaudreault.

Avec « 41 % des chefs de PME qui estiment que leur entreprise se porte bien contre 14 % qui pensent le contraire », on pourrait affirmer que malgré une perte de 3,7 points, la baisse actuelle n’est rien de bien dramatique, a relevé le directeur principal à la recherche.

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Diversification des activités économiques : un facteur de renforcement de la confiance?

Plusieurs facteurs expliquent ce léger fléchissement qui touche presque toutes les provinces du pays, en dehors du Québec et de l’Île-du-Prince-Édouard, où les propriétaires de PME affichent le niveau de confiance le plus élevé au pays.

L’indice du baromètre des affaires est à 67 pour le Québec, ce qui confirme la santé économique de cette province où les activités sont davantage diversifiées, contrairement à certaines provinces qui s’appuient uniquement sur les ressources naturelles. Le Québec se trouve ainsi propulsé, comme l’Île-du-Prince-Édouard qui affiche un indice identique malgré le recul constaté de 1,4 point en juillet, en tête de classement pour ce qui est du niveau d’optimisme des propriétaires de petites et moyennes entreprises. Selon le baromètre, lorsque l’indice oscille « autour de 65, c’est une preuve que l’économie tourne en plein régime ».

En plus de la diversification de l’économie, cette confiance chez les patrons au Québec est renforcée par le fait que plusieurs secteurs d’activités se portent très bien, dont le secteur des nouvelles technologies, de l’hébergement, de la restauration, des services financiers, de la fabrication, des services personnels et de l’information.

L’Ontario occupe la tête du peloton avec une perte affichée de -6,6, et un indice qui est retombé à 56. Malgré tout, cette province se classe après Terre-Neuve-et-Labrador qui affiche le niveau de confiance le plus faible par rapport à toutes les autres provinces du pays. Avec un taux figé à 50, elle est suivie de près par la Colombie-Britannique (53,3), la Saskatchewan (54,3) et l’Alberta (57,2).

Malgré son gain plus important (+4,7) que partout ailleurs au pays, le Manitoba affiche un indice de confiance (60,1) qui est inférieur à celui de la Nouvelle-Écosse (62,6), du Québec et de l’Île-du-Prince-Édouard.

Le problème de la pénurie généralisée de la main-d’œuvre au pays a aussi contribué à susciter des inquiétudes chez les patrons d’entreprises. Les secteurs où ils ont été moins confiants regroupent l’agriculture, les services professionnels et le commerce de détail.

Avec les informations de la FCEI