« Dictionnaire mélancolique de mon exil », le plus récent livre de Morgan Le Thiec paru aux éditions de la Pleine Lune

« Mon histoire est banale. C’est l’histoire d’une femme qui a dû trouver sa place dans un nouveau pays. C’est aussi l’histoire d’une enfant qui a dû quitter sa maison. Je suis partie deux fois. Cela, seul un émigré peut le comprendre. »

C’est ce qu’on peut lire en quatrième de couverture du plus récent livre de Morgan Le Thiec, Dictionnaire mélancolique de mon exil, parue ces jours-ci aux éditions de la Pleine Lune.

Bien qu’elle avoue candidement avoir connu une « immigration de luxe », la déchirure du départ, pour lequel elle n’était pas du tout programmée, se fait sentir par couches successives, comme les coups de pinceau sur une toile.

Pourtant heureuse

Oui, elle est heureuse ici. Elle et son mari ont trouvé une société qui les a accueillis à bras ouverts, dit-elle. Ils ont trouvé du travail, eu des enfants, se sont créé des points de repère, des amitiés, des ancrages.

Ce sont les images et les parfums de l’enfance qui se perdent au quotidien, mais qui résistent dans la mémoire. Ce Dictionnaire mélancolique de mon exil soulève des émotions, comme celles que l’on confie à un journal intime.

Morgan Le Thiec (Photo : Yohann Rautureau)

« L’enfant que j’étais sortira de sa chambre au sol déformé par les racines et crevé d’herbes folles. À demi enfoui à l’intérieur de lui-même, absorbé dans un présent insaisissable, il fera quelques pas dans le couloir, se frayera un passage dans une végétation ronde et luxuriante. À l’abri du territoire, petit maître tranquille, cet enfant-là me demandera simplement : qui es-tu? »

Née en Bretagne, dans la région de Lorient, Morgan Le Thiec travaille dans le domaine du français langue seconde et vit aujourd’hui avec sa famille à Montréal.

Elle a publié deux recueils de nouvelles : Les petites filles dans leurs papiers de soie (2009) et Je n’ai jamais parlé de toi, ici (2013) ainsi qu’un roman : Les questions orphelines (2015).

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