Les réfugiés et demandeurs d'asile n’ont d’autres choix que de se rabattre sur les refuges, car il manque cruellement de logements pour cette population dans les zones où elle se concentre. (iStock)

Des demandeurs d’asile qui se retrouvent dans des refuges pour sans-abri

Triste constat. De plus en plus de nouveaux arrivants au Canada doivent se résoudre à se rabattre sur des refuges pour sans-abri. Telle est l’une des conclusions d’un rapport récent d’Emploi et Développement social Canada portant sur l’ampleur du phénomène de l’itinérance au pays et sur les populations les plus à risque.

Intitulé « Étude nationale sur les refuges », il se penche sur les données recueillies entre 2005 et 2016 sur ces personnes sans domiciles fixes. On y découvre une augmentation nette d’usagers qui sont des réfugiés au Canada.

(gouvernement du Canada)

Ils étaient 2000 en 2016 qui devaient se résoudre à y dormir. Sans tenir compte des services qui leur sont offerts, cela représente une hausse du simple au double, depuis que l’on a commencé à colliger ces informations.

Selon Tim Richter, président de l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance, les réfugiés et demandeurs d’asile n’ont d’autres choix que de se rabattre sur les refuges, car il manque cruellement de logements pour cette population dans les zones où elle se concentre.

Afflux venant des États-Unis

Le Canada connaît une augmentation du nombre de demandeurs du statut de réfugié qui évitent les points de contrôle frontaliers avec les États-Unis et entrent illégalement au pays.

La Gendarmerie royale du Canada en a intercepté près de 46 000 depuis 2017.

On les retrouve surtout à Montréal et à Toronto, où ils attendent une décision de justice. Cette concentration ajoute une pression indue sur la capacité d’accueil et de logement de ces deux villes.

(iStock)

40 % à Toronto

Selon un rapport présenté fin 2018 par les services sociaux de Toronto, près de 40 % de ceux qui se retrouvaient en refuge seraient des réfugiés ou des demandeurs d’asile.

Au-delà de cette augmentation, l’étude rappelle que les Autochtones y sont encore et toujours en surnombre.

Malgré le fait que les membres des Premières Nations ne représentent que 5 % de la population canadienne, ils sont près du tiers des sans-abri au pays.

Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation souligne que c’est là l’une des conséquences d’un traumatisme multigénérationnel subi par cette population.

(BloTo)

À Toronto, un mémorial tout simple rappelle les décès de sans-abri. Des quelque 1000 noms qu’on y trouve, plusieurs ne sont identifiés que par « John Doe », appellation anglophone pour désigner une personne inconnue.

Lillooet News (Colombie-Britannique), Jordan Press, National Newswatch, gouvernement du Canada

Plus :

À propos de Vers un chez-soi : la stratégie canadienne contre l’itinérance (Emploi et développement social Canada)

Nos dossiers sur l’itinérance au Canada (RCI)

Catégories : Immigration et Réfugiés, Politique, Santé, Société
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