L’état de préservation « incroyable » du HMS Terror, l’un des deux célèbres navires de la tragique expédition Franklin du XIXe siècle, offre la promesse de nouveaux indices sur les raisons de ce naufrage et sur les circonstances de la disparition de ses 128 matelots.

Les membres d’une équipe d’archéologues de Parcs Canada ont exploré pour la première fois l’intérieur du navire HMS Terror. PHOTO : PARCS CANADA
Une première exploration systématique de l’intérieur du HMS Terror pendant sept jours ce mois-ci fait croire aux archéologues sous-marins de Parcs Canada que des documents écrits bien conservés pourraient être découverts.
L’état de l’épave est en grande partie attribuable au lieu et à la façon dont le Terror s’est posé sur le fond marin.
Les eaux profondes et froides de Terror Bay, le manque de lumière naturelle et d’oxygène et un sédiment profond qui s’est déposé en forme de vagues ont contribué à la préservation de l’épave.
Ce qui pourrait se cacher dans les tiroirs de son bureau, qui est recouvert de sédiment, à certains endroits jusqu’à un demi-mètre d’épaisseur, est particulièrement intrigant.
L’exploration de l’intérieur du HMS Terror permet également de mieux comprendre le mode de vie des marins de cette époque. C’est vraiment une occasion unique d’examiner un navire de la Royal Navy de l’ère de la découverte de l’Arctique.

Des assiettes en parfait état sur des étagères près d’une table où des membres d’équipage de rang inférieur auraient pris leurs repas sur le HMS Terror. (Équipe d’archéologie sous-marine / Parcs Canada)
Un mystère maritime qui fascine encore les Canadiens

La carte montre l’emplacement du HMS Eberus et du HMS Terror. Crédit photo : Parcs Canada
S’il existe des cartes ou des registres méticuleusement enregistrés de ce qui s’est passé à bord, cela pourrait grandement contribuer à élucider le mystère entourant la mission polaire au destin tragique. L’épave du HMS Terror se trouve à environ 24 mètres sous la surface de la baie Terror, au large de l’île King William, au Nunavut.
La découverte du HMS Terror en 2016 et de l’épave du HMS Erebus en 2014 n’a fait, à bien des égards, que soulever beaucoup de questions toujours sans réponse, notamment sur la façon dont les navires ont fini là où ils sont.
Le HMS Erebus se trouve dans les eaux peu profondes de Crampton Bay, à environ 100 kilomètres au sud du HMS Terror
Une histoire connue de tous les Canadiens

Les deux navires, HSM Erebus et HSM Terror, disparus en 1846 lors de l’expédition Franklin, dans le Grand Nord canadien, ont été retrouvés respectivement en 2014 et 2016. PHOTO : ILLUSTRATED LONDON NEWS – GETTY
Le HMS Terror et le HMS Erebus ont quitté Greenhithe, en Angleterre, en 1845, dans le cadre d’une expédition dirigée par sir John Franklin à la recherche de l’insaisissable passage du Nord-Ouest. Il s’agissait de la troisième expédition du genre de Franklin.
Les navires ont été assaillis par les glaces au large de l’île King William en 1846 et leurs équipages ont déserté deux ans plus tard, selon une note laissée par l’un des membres, et ses 128 hommes sont tous morts.
Explorations cet été sans glace ou sans mauvais temps

Équipe d’archéologie sous-marine (Parcs Canada)
Le mauvais temps en 2018 avait sérieusement limité les tentatives d’exploration par les nageurs, mais cette année, c’était une autre histoire.
Les plongeurs ont bénéficié de conditions météorologiques tout à fait exceptionnelles. Souvent, c’était le calme plat sur l’eau, ce qui leur a permis de faire un nombre considérable de plongées.
L’équipe d’archéologie sous-marine de Parcs Canada a quitté Cambridge Bay le 7 août à bord du navire de recherche David Thompson pour se rendre sur le site de l’épave du HMS Terror à Terror Bay.
Au cours de ces sept plongées, l’équipe archéologique s’est concentrée sur la cartographie structurelle 3D de l’épave et a utilisé un minuscule robot sous-marin pour explorer l’intérieur, le manœuvrant à travers quatre ouvertures dans le navire et a capturé des vidéos au fond du pont inférieur.
Durant cette série de recherches exploratoires à l’intérieur, plus de 90 % du pont inférieur, dont 20 cabines et compartiments, ont été filmés. Seuls les dortoirs du capitaine Francis Crozier restaient inaccessibles.
Vidéo sous-marine du HMS Terror de Parcs Canada – 4:32
L’équipe de Parcs Canada travaille maintenant sur le site de l’Erebus et espère y rester aussi longtemps que les conditions météorologiques et l’état des glaces le permettront, idéalement jusqu’au 15 ou 16 septembre.
RCI avec les informations de Janet Davison de CBC News, La Presse canadienne et la contribution d’Ismaël Houdassine de Radio-Canada
En complément
L’épave du HMS Terror sur le point de dévoiler ses secrets – Radio-Canada
Lancement d’un nouveau projet d’histoire orale inuite sur l’expédition de Franklin – RCI
L’expédition Franklin racontée par les Inuits – Radio-Canada
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