Nicole Gladu et Jean Truchon souhaitent avoir accès à l'aide médicale à mourir. Crédit photo: La Presse canadienne/Paul Chiasson/Radio-Canada/Geneviève Garon.

Aide médicale à mourir, un nouveau débat?

Lorsque la campagne électorale fédérale a été déclenchée la semaine dernière, la Cour supérieure du Québec rendait un jugement important sur l’aide médicale à mourir.

La cour a statué que pour deux Montréalais, Nicole Gladu et Jean Truchon, l’un des critères d’admissibilité à l’aide médicale à mourir était trop restrictif.

Au Québec, il est possible de recevoir une aide médicale pour mettre fin à sa vie, mais seulement si la mort est prévisible. Une disposition que contestaient Mme Gladu et M. Truchon, atteints de maladies dégénératives incurables.

Me Jean-Pierre Ménard, l’avocat qui les représentait, a parlé de victoire pour les patients, car cela élargit le cadre de l’aide médicale à mourir.

Dans son jugement, la juge Christine Baudouin a expliqué que les deux régimes législatifs, le provincial et le fédéral, sont non seulement restrictifs, mais aussi discriminatoires.

Le jugement de 200 pages, rendu jeudi dernier, pourrait avoir un effet important sur la loi qui encadre l’aide médicale à mourir au Canada et sur la loi qui régit les soins de fin de vie au Québec.

Voici un extrait sonore de la réaction de Nicole Gladu lors d’une entrevue à l’antenne de RDI à l’émission 24/60 :

« Oui, on a touché les gens, parce que c’est un débat de société. » – Nicole Gladu

Le jugement permet à Nicole Gladu et à Jean Truchon d’obtenir l’aide médicale à mourir durant les six prochains mois. Cependant, cette disposition ne s’applique qu’à eux.

Lors d’une entrevue accordée au réseau TVA, Me Michel Racicot, qui représente entre autres le Collectif des médecins contre l’euthanasie, a expliqué que selon lui cette décision de la Cour supérieure du Québec dénature la Loi sur les soins de fin de vie. Et qu’elle n’est plus une aide au mourant, mais que ça devient presque une mort sur demande pour des gens qui souffrent.

On peut se demander si les lois qui encadrent l’aide médicale à mourir au pays feront l’objet d’un débat durant la campagne électorale.

Avec les informations de Radio-Canada

En complément

Aide médicale à mourir : pas d’appel, svp! (chronique d’Yves Boisvert dans La Presse)

Élargir l’aide médicale à mourir aux patients devenus inaptes, un « pas dans la bonne direction » (Radio-Canada)

Catégories : Société
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