Un enfant révise ses leçons dans un contexte de pauvreté dans un pays en développement. Crédit : Istock

Aide internationale: priver les moins pauvres des pauvres et redonner au Canada

C’est ce que propose le chef du Parti conservateur du Canada Andrew Scheer. S’il l’emporte à l’issue des élections fédérales du 21 octobre, il veut couper l’aide internationale de 25 %.

Réorienter l’argent vers les services aux Canadiens

Le chef conservateur a annoncé qu’il économiserait un milliard de dollars en révisant à la baisse l’aide internationale du Canada au pays nécessiteux de la planète.

Cette révision se fera sur la base d’un critère principal, l’indice de développement de ces pays.

Cet indice varie de 0 à 1, et le chef conservateur estime que les pays présentant un indice supérieur à 0,6 ne devraient plus prétendre à une aide du gouvernement du Canada. Ottawa soutient 170 pays en ce moment.

L’indice de développement est le principal critère, mais pas le seul qui devrait guider les décisions du Parti conservateur.

M. Scheer a ajouté par ailleurs que tout pays hostile à certaines idées et politiques du Canada sera automatiquement exclu.

L’argent épargné permettra à son parti de financer certaines de ses promesses électorales pour le bien-être des Canadiens.

Cette volonté affichée du chef conservateur d’exclure les moins pauvres parmi les pauvres et les « ennemis » du Canada de la liste des pays à aider, en rappelle une autre, celle du président des États-Unis avec son idée « d’America first » ou « les États-Unis d’abord ». Cette idée de servir avant tout les intérêts des Américains n’a pas toujours été applaudie, tant aux États-Unis que sur la scène internationale.

Plusieurs analystes redoutent que l’engagement de M. Scheer ait une incidence négative sur l’admission du Canada à titre d’observateur au Conseil de sécurité des Nations unies. Ce siège est convoité par Ottawa pour contribuer au renforcement du rayonnement international du pays.

Parmi les conditions de son admission figure en bonne place le renforcement de sa contribution aux efforts de lutte contre la pauvreté et à l’instauration d’un climat de paix et de sécurité dans le monde. Le gouvernement libéral s’est fixé comme objectif, durant son premier mandat, de renforcer la présence du Canada sur la scène internationale par un accroissement de son rôle.

La proposition du chef conservateur s’inscrit ainsi à contre-courant des initiatives libérales pour marquer le retour du Canada sur la scène internationale. C’est pourquoi Justin Trudeau, premier ministre du Canada, a vivement critiqué l’idée de réduire l’aide au développement. Le chef libéral a soutenu qu’elle est en droite ligne avec les objectifs du précédent gouvernement de l’ancien chef conservateur, Stephen Harper.

Selon M. Trudeau, ce sera une façon de priver les organismes d’aide, qui volent au secours de milliers de femmes et d’enfants, de ressources nécessaires à l’accomplissement de leurs missions.

Ainsi, les conservateurs nuiraient à la sécurité et à la stabilité des Canadiens, a souligné le premier ministre Trudeau.

Pour sa part, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh a mentionné qu’il serait important de combattre les paradis fiscaux et de rapatrier les fonds qui permettront de financer les services aux Canadiens.

En complément :

Ottawa annonce une aide de 650 millions de dollars pour la santé des femmes dans le monde. Entrevue avec la ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau.
Catégories : International, Politique
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