Les drapeaux du Canada et du Québec flottant au centre-ville de Montréal. Crédit : Istock

Quelle politique pour la francophonie canadienne au Québec? 

La question est au centre d’une tournée pancanadienne de la ministre québécoise des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Sonia LeBel.

La tournée de Mme LeBel la conduira, à Vancouver, en Colombie-Britannique, et à Whitehorse, au Yukon. Elle compte ainsi amasser les éléments qui lui permettront de définir les contours d’une nouvelle stratégie québécoise en matière de francophonie canadienne.

Les arguments recueillis durant cette tournée seront abordés au sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes, au mois de juin 2020.

Les activités de la ministre préparent ce sommet qui revêt une importance particulière pour le Québec. Cette province se positionne comme le creuset de la langue française dans une Amérique du Nord à forte dominance anglaise. C’est un contexte minoritaire qui impose une plus grande vigilance sur les enjeux reliés à l’existence de la langue française, aux droits des francophones, ainsi qu’aux services qui leur sont offerts partout au pays.

Ces droits et services ont été quelque peu bafoués dans certaines provinces, notamment en Ontario, où le gouvernement conservateur a annoncé des restrictions budgétaires touchant les minorités francophones et a rejeté certains projets susceptibles de favoriser le rayonnement de la langue française dans la province.

À cause des critiques qui ont fusé des communautés francophones du pays, ce gouvernement s’est quelque peu rétracté, mais la question des droits des francophones en Ontario demeure préoccupante.

Sonia LeBel, ministre des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne. Crédit : gouvernement du Québec

La Colombie-Britannique représente également un lieu où les francophones expriment très souvent leurs ressentiments en ce qui a trait à l’insuffisance des services en français. La question a été abordée lors du dernier débat des chefs en vue des élections fédérales du 21 octobre.

Ainsi, c’est en collaborant que les francophones vivant à l’extérieur du Québec, qui représentent 2,7 millions de personnes, arriveront à inverser la tendance. L’idée d’un rapprochement des francophonies des provinces et territoires canadiens retentit comme un appel à la mobilisation sous le leadership du Québec.

« Je suis fière que le Québec se montre proactif sur la scène canadienne, en matière de francophonie. Le sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes, en juin 2020, sera l’occasion pour le gouvernement du Québec de recevoir des représentantes et représentants des communautés francophones et canadiennes de partout au Canada. Je suis donc très heureuse d’aller à la rencontre d’organismes francophones de Vancouver et de Whitehorse, considérant que leur concours est indispensable à notre réflexion collective qui vise à maintenir, au Canada, une francophonie bien vivante, unie et durable », a affirmé la ministre LeBel dans le communiqué.

Une première tournée de la ministre au mois d’août l’a conduite à Moncton, au Nouveau-Brunswick, à l’occasion du Congrès mondial des Acadiens. Cela aura permis de souligner comme tous les ans la place du français au Canada et l’importance d’œuvrer à son rayonnement.

Le drapeau de l’Organisation internationale de la francophonie Photo : OIF

Quelques données du recensement de 2011 sur la francophonie canadienne

En 2011, près de 10 millions de Canadiens ont déclaré pouvoir s’exprimer en français.

Cette même année, le nombre de personnes de langue maternelle française s’élève à 7, 3 millions.

La proportion de la population de personnes déclarant le français comme langue maternelle est de 22 %.

21,5 % des personnes déclarent avoir le français comme langue d’usage à la maison, et 23,2 % déclarent l’avoir comme première langue officielle.

Au Québec, la population de personnes déclarant avoir le français comme langue maternelle est de 79,5 %. Les francophones du Québec représentent 18,4 % de la population canadienne et 2 % de l’ensemble nord-américain.

L’Alberta, la Colombie-Britannique et l’Ontario sont des provinces où la présence du français augmente considérablement.

D’une manière générale, le français est en baisse au Canada depuis près de 40 ans. En 2011, c’était 30,1 % de la population canadienne qui soutenaient pouvoir converser en français, contre 30,8 % en 1981. Pour ce qui est de la population des Canadiens qui ont déclaré avoir le français comme langue maternelle, elle est passée de 25,7 % en 1981 à 21 % en 2011.

De récentes projections de Statistique Canada font état d’une chute importante du nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle aussi bien au Québec que dans le reste du Canada à l’horizon 2036.

Avec des informations de Cabinet de la ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, et de Statistique Canada.
Catégories : Politique, Société
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.