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L’effet Greta Thunberg sur la honte de prendre l’avion au Canada

Le flygskam est un mouvement qui a pris naissance en Suède et qui exprime la honte que ressentent des voyageurs face aux effets écologiques néfastes du transport aérien. 

Greta Thunberg en visite dimanche en Alberta © REUTERS / AMBER BRACKEN

Tandis que la compagnie ferroviaire suédoise enregistre des records d’achalandage, les vols ont diminué de 4,5 % en Suède récemment par rapport à l’an dernier.

Cette montée du flygskam est en partie due à Greta Thunberg, la jeune militante suédoise qui est sans doute son adepte la plus connue et qui effectue en ce moment un long déplacement au Canada.

Un kilomètre parcouru en avion par un passager a deux fois plus d’impact environnemental qu’un kilomètre parcouru en auto.

En fait, si l’industrie aérienne dans le monde était un pays, elle se classerait ainsi parmi les 10 émetteurs les plus importants du monde.

Les avions d’aujourd’hui polluent pourtant moins que ceux du passé

Les avions de ligne utilisent 80 % moins de carburant par siège et par kilomètre parcouru qu’au cours des années 1960, selon l’association Air Transport Action Group (ATAG), qui est financé par l’industrie du transport aérien.

Ces gains d’efficacité ne suffisent toutefois pas à garder le rythme de la croissance du nombre de passagers et de la distance totale parcourue, ce qui entraîne une hausse des émissions.

L’avion est déjà responsable de plus de 2 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Cette contribution devrait en fait s’alourdir ces prochaines années avec l’augmentation prévue du trafic aérien dans le monde, selon Matthew Chapman de l’organisme Réalité climatique Canada. Il estime que cela sera dû à l’augmentation des populations de classes moyennes des pays dont l’économie est émergente, comme la Chine et l’Inde.

À l’échelle planétaire, le nombre de passagers devrait doubler pour atteindre 8,2 milliards en 2037, d’après l’Association internationale du transport aérien. D’ici 2050, sans modifications, les émissions annuelles de l’industrie de l’aviation pourraient être six fois plus élevées qu’en 2010, souligne l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Taxer plus, boycotter ou aider les transporteurs?

Selon Colleen Thorpe, directrice des programmes éducatifs d’Équiterre, le secteur de l’aviation n’était pas ciblé dans les discussions internationales sur le climat dans les dernières années, cette industrie n’a donc pas fait beaucoup d’efforts dans les dernières années pour réduire ses émissions.  

« Si l’on appliquait le principe de l’utilisateur-payeur, déjà, on verrait un ticket modérateur à l’utilisation de l’avion », mentionne Mme Thorpe, qui rappelle qu’il est très facile, surtout en Europe, de trouver des vols à prix modiques.

Certains écologistes suggèrent de boycotter le transport aérien pour réduire au maximum notre empreinte environnementale.

Mais selon des spécialistes de cette industrie, ces activistes n’ont pas la bonne cible : les transporteurs aériens ont considérablement réduit leur consommation de carburant depuis 20 ans et d’autres améliorations technologiques devraient être soutenues et encouragées.

Voler en avion est une méthode très efficace pour parcourir de grandes distances, mais la popularité de ce mode de transport est accompagnée de répercussions environnementales importantes. PHOTO : RADIO-CANADA / MICKE HILLMAN

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Geneviève Lasalle, Hugo Lavallée, Alain Gravel et Jean-Philippe Baril Guérard de Radio-Canada et Emily Chung de CBC News.

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International, Politique
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