En moyenne, 20 à 40% des fécondations in vitro sur des femmes en bonne santé arrivent à terme. (Photo : Benoit Tessier/Reuters)

La réussite d’une fécondation in vitro résiderait dans le choix de l’embryon

Au Canada, un couple sur six a des problèmes d’infertilité et le nombre de personnes concernées a notamment doublé depuis les années 1980.

Une des solutions les plus favorisées par les couples consiste à effectuer une fécondation in vitro, en fécondant l’ovule avec le sperme à l’extérieur du corps de la femme.

Toutefois, le taux de succès dans les cliniques de fertilité, qui diffère selon les méthodes d’analyse utilisées, reste assez bas avec une moyenne de 20 à 40 % pour les femmes en bonne santé. Mais cela pourrait peut-être changer dans un avenir proche.

Une nouvelle étude du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) pourrait avoir mis le doigt sur un mécanisme qui contribue probablement au faible taux de succès de grossesses dans certaines cliniques de fertilité.

Greg FitzHarris, chercheur au CRCHUM et professeur à l’Université de Montréal, a participé au papier de son élève, Lia Paim, première auteure et doctorante.

Il nous a donné plus de détails quant au processus de fécondation in vitro duquel se base l’étude publiée dans la revue Nature Communications :

Un employé fait une démonstration du processus d'extraction des ovules dans un laboratoire du Centre de reproduction e-Stork à Hsinchu, dans le nord de Taïwan (Pichi Chuang/Reuters)
Choisir le bon embryon

Le processus consistant à choisir un embryon par rapport à un autre diffère selon les cliniques au Canada et ailleurs dans le monde.

M. FitzHarris met d’ailleurs l’accent sur le fait qu’il n’y a pas de méthode modèle. Souvent, les embryologistes n’utilisent qu’un simple microscope afin de visualiser les embryons et les choisir. C’est en partie pour répondre à ce problème, mais aussi afin d’élucider un mystère génétique, que le CRCHUM a mené son étude.

Comme l’indique le professeur FitzHarris, les cliniques n’ont pas les moyens de se pencher plus amplement sur cette problématique et c’est là qu’est intervenu le Centre de recherche du CHUM.

Afin de comprendre cette anomalie génétique, où un embryon possède deux noyaux, Lia Paim a tenté de reproduire ce phénomène sur des souris de laboratoire.

Photo de Lia Paim (gauche) et Greg FitzHarris (droite) (gracieuseté du CHUM)

Cette étude reste au stade de la recherche fondamentale, mais les chercheurs y fondent beaucoup d’espoirs pour réduire l’infertilité.

Nous espérons que nos résultats aideront les cliniques de fertilité à sélectionner les meilleurs embryons à réimplanter chez les patientes. Cette étape est l’une des clés du succès en ce qui concerne la fécondation in vitro. Elle pourrait permettre d’augmenter les chances de certains couples d’avoir des enfants. Lia Paim dans un communiqué de presse

Le laboratoire de recherche veut ainsi aider les cliniques à faire les bons choix, mais son objectif premier reste de comprendre pourquoi ce phénomène de deux noyaux se produit dans cet environnement artificiel et non pas dans les tissus naturels.

La prochaine étape sera donc de se pencher plus en détail sur ces questions fondamentales.

Avec l’Agence de la santé publique du Canada

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