Une infirmière exténuée à cause d’une charge de travail trop importante : c'est souvent le cas, en raison de la pénurie de la main-d’œuvre infirmière dans les hôpitaux. Crédit : Istock

Nouveau-Brunswick : bilinguisme obligatoire et pénurie d’infirmières liés?

Le Nouveau-Brunswick fait partie des provinces canadiennes où les hôpitaux ont beaucoup de difficultés à trouver et à recruter des infirmières.

Kris Austin, le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, a soutenu mardi que la pénurie actuelle des infirmières est aussi liée aux exigences linguistiques. Il appelle le gouvernement progressiste-conservateur à lever l’obligation pour les infirmières d’être bilingues, au moment de l’embauche, dans certaines régions de la province.

Des chiffres rapportés par Radio-Canada, au mois de juin dernier, font état de 375 postes d’infirmières qui seraient vacants dans les hôpitaux néo-brunswickois.

Cela montre l’ampleur du manque d’infirmières dans le réseau de la santé de cette province.

L’avenir ne s’annonce guère reluisant en ce qui concerne le recrutement. Les deux principales universités de la province (l’Université du Nouveau-Brunswick et de Moncton) n’ont pas reçu un nombre d’étudiants en sciences infirmières suffisant pour répondre efficacement à la demande des hôpitaux.

Cette situation nuit à la qualité des soins et conduit à la réduction, voire à la fermeture, de certains services. C’est le cas par exemple pour l’unité de soins palliatifs de l’hôpital de Campbellton. Il a dû fermer pendant près d’une semaine, au mois de janvier, à cause de la pénurie de personnels soignants.

En réaction à la demande de M. Austin, plusieurs chefs de partis politiques ont estimé qu’il s’agissait d’un argument fallacieux.

« M. Austin est toujours en train de mentir aux gens du Nouveau-Brunswick », a déclaré le chef du Parti libéral, Kevin Vickers, à Radio-Canada.

« Il est malhonnête, fondamental », a renchéri pour sa part le chef du Parti vert, David Coon.

Les opposants à la thèse de M. Austin, selon laquelle le bilinguisme obligatoire ferait que les infirmières se tournent vers d’autres provinces, estiment que les causes de la pénurie sont ailleurs. Ils mentionnent par exemple que les salaires sont peu compétitifs en comparaison à ceux des autres provinces canadiennes.

Par ailleurs, ils mentionnent qu’il faut se tourner vers l’étranger pour recruter, dans la catégorie de travailleurs qualifiés en sciences infirmières, l’immigration ne disposant pas d’assez de personnes au profil en adéquation avec cet emploi au Nouveau-Brunswick.

Avec des informations de Radio-Canada
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Catégories : Santé, Société
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