Un homme a reçu sa provision de la Banque alimentaire. Crédit : Istock.

Être célibataire au Canada vous exposerait à la faim

Un rapport de Banques alimentaires Canada souligne l’importance d’établir un meilleur système de sécurité du revenu pour venir en aide aux personnes célibataires qui sont de plus en nombreuses à fréquenter les banques alimentaires.

Une analyse des données de 4934 banques alimentaires au Canada montre que le taux de célibataires fréquentant les banques alimentaires au pays est passé de 38 % de l’ensemble des utilisateurs en 2010 à 48 % cette année.

C’est une augmentation substantielle qui traduit une certaine vulnérabilité chez les personnes concernées qui éprouvent beaucoup de difficultés à s’alimenter convenablement, à cause d’un manque de revenus.

Il s’agit généralement d’aînés et de personnes handicapées, dont la situation peut se compliquer davantage en raison de problèmes de santé et autres difficultés sur le marché de l’emploi.

Ces personnes perçoivent généralement des prestations d’invalidité ou une pension. Dans bien des cas, les montants des prestations d’invalidité ont connu une baisse considérable au cours des trois dernières décennies, ce qui n’est pas toujours de nature à rassurer en raison du coût de la vie qui ne cesse d’augmenter.

Plusieurs personnes qui vivent seules dépendent principalement de ces prestations ou de la pension, et elles n’ont d’autres choix que de recourir aux banques alimentaires pour se nourrir.

Le pourcentage de clients des banques alimentaires dont la principale source de revenus provient de prestations d’invalidité provinciales (14,4 % en 2010 contre 17,3 % en 2019) ou d’une pension (6,6 % en 2010 contre 9’M0 % en 2019 ) est en croissance. Les clients recevant des prestations d’invalidité et des pensions combinées sont passés de 21 % de l’ensemble des clients des banques alimentaires en 2010 à 26,3 % en 2019 ». (Source : communiqué de presse)

C’est une situation qui nécessite une solution ciblée, soutient Chris Hatch, le chef de la direction de Banques alimentaires Canada. Il estime que le « visage de la faim a changé au cours des dernières années au pays ».  Les ménages monoparentaux ne sont plus les principales victimes, car leur recours aux banques alimentaires a considérablement diminué, passant de 27,5 % à un peu plus de 18 % au cours de neuf dernières années.

M. Hatch demande qu’on mette sur pieds un filet de sécurité sociale susceptible de répondre aux besoins des célibataires.

« La priorité, c’est d’établir un meilleur système de sécurité du revenu pour réduire l’insécurité alimentaire chez ce groupe qui connaît également des taux élevés de problèmes de santé mentale. Nous craignons que le stress qui en résulte sur les revenus et la santé contribuent à la croissance des niveaux de pauvreté et du besoin de banques alimentaires », a-t-il ajouté.

La situation des célibataires est aggravée par les coûts des logements locatifs qui ne cessent d’augmenter, et qui absorbent une part importante de leurs revenus.

Le nombre de visites des Canadiens vivant dans un logement locatif a augmenté par rapport à celui des personnes vivant dans un logement social :

  •  en mars 2019, 17 142 ménages sur le marché locatif,
  •  528 ménages dans des maisons de chambres,
  • 3495 ménages dans des logements sociaux. (Source : communiqué de presse)

Ils ont tous eu recours à des banques alimentaires partout au Canada.

 Source : Banques alimentaires Canada
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Catégories : Société
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