Un nouveau programme de collaboration au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard montre qu’une approche sans antipsychotiques ou que leur utilisation de façon appropriée dans la prise en charge de la démence chez les personnes âgées peut apporter de bons résultats.
Une approche de soins centrée sur le patient
D’après le rapport, « c’est plus de la moitié des participants, vivant dans des établissements de longue durée, à qui on avait prescrit des antipsychotiques sans diagnostic de psychose, qui ont cessé de prendre leurs antipsychotiques ou ont vu leur dose diminuer de façon sécuritaire ». (Source : communiqué de presse)
Ces résultats sont le fruit de la collaboration entre la Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé (FCASS), le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et Santé Île-du-Prince-Édouard.
En rendant publics les résultats de ce partenariat, l’intention est de promouvoir la nouvelle approche centrée sur le patient et l’utilisation appropriée d’antipsychotique (UAA). Cette approche est en œuvre depuis près de deux ans dans 53 établissements de soins de longue durée dans les deux provinces.
Cessation de la prise d’antipsychotiques :
- concerne 52 % des résidents sans diagnostic de psychose prenant des antipsychotiques à Terre-Neuve-et-Labrador
- concerne 53 % des résidents sans diagnostic de psychose prenant des antipsychotiques à l’Île-du-Prince-Édouard

Des promenades quotidiennes en couple. David Clothier et sa femme, Madonna Clothier, résidente du centre de soins de longue durée Bay St. George (Groupe CNW/Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé)
Diminution des doses d’antipsychotiques :
- concerne 30 % des résidents de Terre-Neuve-et-Labrador avec une diminution de 22 %
- concerne 25 % des résidents de l’Île-du-Prince-Édouard avec une diminution de 28 %
Aucun changement dans les comportements agressifs, physiques ou verbaux chez ces résidents. (Source : communiqué de presse)
Antécédents et histoire du patient au centre de l’approche
L’approche centrée sur le patient veut que sa prise en charge soit fondée sur une meilleure connaissance de son historique personnelle :
- causes de ses comportements,
- problèmes sous-jacents (douleurs, etc.) (Source : communiqué de presse)
Selon cette démarche, chaque cas pourra bénéficier d’une réponse personnalisée, tantôt avec une dose déterminée d’antipsychotiques, tantôt sans prise de ces médicaments. L’accent peut être mis sur des activités physiques et récréatives (exercices physiques, musicothérapie, zoothérapie, etc.).
Les résultats obtenus incitent à s’interroger de plus en plus sur la pertinence de l’utilisation des antipsychotiques dans le traitement de la démence. En l’absence de données probantes, il est difficile « d’attester leur efficacité » dans la réduction de l’agressivité et de l’agitation chez les patients sans diagnostic de psychose. Par ailleurs, ces médicaments ont des effets secondaires qu’il convient de prendre en considération (confusion, étourdissements, accidents vasculaires cérébraux, voire la mort.)
La FCASS encourage les organismes qui prennent en charge des personnes atteintes de démence à privilégier l’approche des soins axés sur les patients. Elle a fait ses preuves dans quatre provinces du Canada, dont le Québec et le Nouveau-Brunswick, en plus des deux mentionnées. Elle a entraîné une réduction importante de l’utilisation des antipsychotiques et une amélioration de la qualité de vie des patients.
« Nous sommes ravis de souligner le rôle qu’ont joué Terre-Neuve-et-Labrador et l’Île-du-Prince Édouard dans l’amélioration des soins aux personnes atteintes de démence. Leurs efforts aideront à réduire l’utilisation potentiellement inappropriée d’antipsychotiques à l’échelle du pays. En 2013-2014, environ un résident d’établissement de soins de longue durée sur trois, n’ayant pas de diagnostic de psychose, prenait des antipsychotiques sur ordonnance. En 2017-2018, cette proportion est passée à un sur cinq », a relevé Jennifer Zelmer, la présidente-directrice générale de la FCASSS, dans le communiqué.
Source : Fondation canadienne pour l’amélioration des soins de santé
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