Des produits comestibles au cannabis comme ceux-ci seront distribués dès la mi-décembre au Canada, mais l’industrie redoute les effets néfastes de l’adoption du règlement québécois resserrant leur distribution sur la santé et la sécurité de la population, car ce règlement favoriserait la vente sur le marché noir. Crédit : Istock.

Règlement sur le cannabis comestible : plus de problèmes que de solutions?

Le gouvernement québécois encadrera la vente de produits au cannabis comestibles, au motif de protéger la jeunesse. Les acteurs du secteur, menés par l’Association québécoise de l’industrie du cannabis (AQIC), remettent en cause ce projet de règlement, car son adoption « représente davantage un risque pour la santé et la sécurité publique ».

Le projet de règlement met en relief le fait que certains produits comestibles au cannabis ne peuvent être distribués par la Société québécoise du cannabis (SQDC), dont certaines confiseries, friandises, desserts ou tout autre produit susceptible de tenter les jeunes. L’interdiction s’étend à certains extraits et à des produits de cannabis topiques, comme les crèmes pour soulager la douleur.

Les acteurs de l’industrie estiment que ce projet de règlement, « étrangement, ne vise pas à empêcher les Québécois de se procurer certains produits de cannabis comestibles », mais va plutôt ouvrir grande la porte au commerce illicite. Ils redoutent le fait que certains des produits aromatisés au cannabis sur le marché noir soient de qualité douteuse et qu’ils compromettent la santé des consommateurs.

« L’accessibilité en ligne de comestibles illégaux ne cesse de croître et le marché noir se sophistique de jour en jour avec des images de marque trompeuses et des sites web au visuel professionnel. Ces produits illégaux sont généralement livrés par la poste en quelques jours à peine. Ils ne sont soumis à aucun contrôle d’hygiène, et leurs emballages ne respectent pas les normes de Santé Canada qui empêcheraient les enfants d’arriver à les ouvrir. Et ils affichent de mauvaises indications quant aux teneurs en THC », déplore Michel Timperio, président du conseil d’administration de l’AQIC, dans le communiqué.

L’AQIC soutient que le règlement empêchera la SQDC d’encadrer la vente des produits au cannabis comestibles. Cela créera un mode de distribution parallèle avec des produits à la qualité douteuse.

Cette situation viendrait en quelque sorte remettre en question la pertinence du règlement et de ses objectifs de « protéger le public par l’éradication du marché noir et par l’offre de produits de qualité rigoureusement contrôlée », indique l’AQIC dans le communiqué.

Étant donné que la vente de ces produits est autorisée dans les autres provinces, les Québécois pourront facilement les commander et les acquérir, ce qui constitue un autre sujet de préoccupation pour l’Association.

« Selon nous, les produits consommés par les Québécois devraient être produits et contrôlés par les Québécois. Les professionnels et les scientifiques de nos entreprises devraient encadrer, comme ils le font présentement avec les produits disponibles à la SQDC, les volets clés de la production. Cela leur permettrait de proposer des produits de cannabis comestibles dont les effets et la composition sont mesurés et qui sont correctement étiquetés ainsi que distribués », a conclu le président de l’AQIC.

Source : Association québécoise de l’industrie du cannabis

En complément :

Radio-Canada a appris que les produits comestibles et dérivés du cannabis seront offerts en vente légale à compter de la mi-décembre 2019 au pays. Friandises, boissons, crèmes pour la peau, haschich ou huile à vapoter : un vaste marché est sur le point de s’ouvrir au Canada. Le reportage de Louis Blouin
Catégories : Économie, Société
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.