Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, la tendance en ce qui concerne les dons d’organes au Canada est en hausse, mais cette hausse est loin de suffire à résorber la pénurie à l’origine de nombreux décès.
L’année dernière, ce sont 223 personnes en attente d’une transplantation qui sont mortes. À la fin de cette même année, 4351 personnes étaient toujours en attente d’une transplantation.
Il y a certes eu des améliorations au Canada, avec une hausse de 33 % en 10 ans.
Malgré tout, bien que le Canada ait revu ses pratiques en ce qui a trait aux dons chez les personnes décédées comme c’est le cas de bon nombre de pays, la sensibilisation devrait se poursuivre pour intéresser un plus grand nombre de Canadiens à cette pratique qui sauve des vies.
Certains imaginent que chaque Canadien devrait avoir l’obligation de donner automatiquement des organes après son décès. Cela doit passer par un consensus social, car pour plusieurs raisons propres à certains groupes sociaux et à des communautés, le don d’organe n’est pas ancré dans les moeurs.
Les types de donneurs au pays incluent des donneurs vivants, au nombre de 555 l’année dernière, un chiffre stable à côté des 762 donneurs morts, dont le nombre a augmenté de 56 % entre 2009 et 2018.
En plus des donneurs après diagnostic de décès neurologique (DDN), les donneurs après diagnostic de décès cardiovasculatoire (DDC) peuvent être sollicités au Canada depuis 13 ans.
Chez les DDC, le nombre de dons est passé de 42 en 2009 à 222 en 2018, soit une hausse de 430 %. Le nombre de donneurs après mort cérébrale s’est aussi amélioré de 21 % entre 2009 et 2018, et un donneur décédé peut donner jusqu’à huit organes. (Rapport annuel du Registre canadien des insuffisances et des transplantations d’organes de l’ICIS)
Cette augmentation ne se traduit pas automatiquement par la possibilité de transplanter tous les organes chez les patients en attente, car certains organes, à l’instar des reins et des poumons, figurent en bonne place parmi les types d’organes les plus souvent transplantés, comparativement aux foies, cœurs et pancréas provenant de donneurs après DDC, dont la proportion est très faible.
« De nombreux facteurs entrent en jeu lorsqu’il faut déterminer quels organes peuvent être transplantés chez un patient. Puisqu’il y a davantage de donneurs après DDC, le nombre total de donneurs au Canada a connu une hausse significative, ce qui a permis de réduire les temps d’attente, particulièrement pour les transplantations rénales et pulmonaires. Les transplantations d’autres organes provenant de donneurs après DDC, le cœur par exemple, sont plus sujettes aux variations, car le processus visant à déterminer la compatibilité de l’organe à transplanter est complexe. À mesure que nous gagnons en expérience dans ce domaine, nous espérons voir une amélioration des transplantations de tous les groupes d’organes provenant de donneurs après DDC, de même qu’une amélioration de l’accès à la transplantation », affirme Jagbir Gill, néphrologue transplantologue et professeur agrégé de médecine à l’Université de la Colombie-Britannique. (Communiqué)
Avec des informations de l’Institut canadien d’information sur la santé
Le consentement automatique pour les dons d’organes, est-ce la solution que le gouvernement doit adopter? Entrevue avec Pierre Marsolais, interniste-intensiviste à l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal du CIUSSS du Nord-de-l'Île-de-Montréal.
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