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L’opinion publique canadienne s’est nettement assombrie envers la Chine

Alors que la Chine annonce qu’elle va poursuivre en justice deux Canadiens qu’elle détient en prison depuis un an, un nouveau sondage national effectué par l’Institut Angus Reid révèle que les Canadiens ont une opinion de plus en plus négative à l’endroit de la Chine et de sa compagnie Huawei.

Les deux tiers des Canadiens (66 %) disent avoir une opinion défavorable de la Chine qui est le deuxième partenaire commercial en importance du Canada. Le commerce entre les deux pays représentait environ 38 milliards de dollars en 2018.

Le pourcentage de Canadiens ayant une opinion défavorable de la Chine a donc augmenté considérablement, car il était de 51 % en 2018. Il est donc passé de la moitié aux deux tiers.

De plus, le nombre de Canadiens qui considèrent la Chine comme un pays avec lequel nous devrions établir des liens commerciaux plus étroits a diminué de moitié au cours des quatre dernières années. Aujourd’hui, un sur cinq (22 %) affirme que le Canada devrait concentrer ses efforts de développement du commerce sur le géant économique, une baisse par rapport aux 40 % qui étaient de cet avis en 2015.

L’affaire Huawei a brouillé les cartes et les perceptions

Michael Kovrig et Michael Spavor
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE/TWITTER

Rappelons que Michael Spavor et Michael Kovrig sont détenus arbitrairement en Chine dans ce que l’on croit généralement être un cas de représailles politique pour l’arrestation au Canada de Meng Wanzhou, une dirigeante de Huawei.

Le sondage Angus Ried révèle que 90 % des Canadiens estiment qu’on ne peut pas faire confiance à la Chine en ce qui concerne la primauté du droit ou les droits de la personne.

Cela dit, une légère majorité (51 %) affirme également que le Canada aurait dû résister à la demande du département de la Justice des États-Unis d’arrêter Meng Wanzhou en premier lieu, et ce dans le but de l’extrader.

Quant au sort de Mme Meng, une légère majorité (53 %) affirme qu’il devrait incomber à la justice canadienne de décider, quelles que soient les conséquences économiques ou politiques sur les relations sino-canadiennes.

Meng Wanzhou munie d’un bracelet électronique à la cheville quitte sa résidence à Vancouver. (Jeff Vinnick/Getty Images)

Les questions de droits avant les affaires

De plus, les données révèlent qu’un nombre croissant de Canadiens affirment que les droits de la personne devraient être plus importants dans les relations du Canada avec la Chine que les possibilités commerciales. Ils ont maintenant 70 % à penser cela.

Malgré les vives inquiétudes que suscite le bilan de la Chine en matière de droits de la personne, 4 Canadiens sur 10 continuent de dire que les relations commerciales entre le Canada et la Chine ont une incidence positive sur l’économie canadienne.

Cela dit, les Canadiens se montrent de plus en plus opposés à l’idée d’autoriser Huawei à développer un réseau 5G pour des raisons de sécurité.

Sept Canadiens sur 10 (69 %) déclarent que Huawei ne devrait pas participer à la création du réseau à haute vitesse canadien. Huawei est une société privée et non une entreprise d’État, mais elle joue toujours un rôle crucial dans les intérêts stratégiques de la Chine à l’étranger.

Huawei n’est pas la bienvenue selon les consommateurs canadiens

Une crise politique grave ou assez grave entre les deux pays

En ce qui concerne l’état des tensions entre le Canada et la Chine, près de 9 sur 10 (88 %) estiment que la situation est grave ou assez grave, tandis que 11 % pensent que ce n’est pas si grave et 2 % disent que ce n’est pas grave du tout.

Dans cette optique, on a demandé aux répondants comment le gouvernement fédéral devrait gérer la situation à l’avenir. Un peu plus de la moitié (53 %) affirment que le gouvernement Trudeau devrait maintenir son approche actuelle – laissant le règlement de la situation aux tribunaux – sans égard aux conséquences pour les relations Canada-Chine.

L’autre moitié (47 %) disent qu’ils préféreraient que le gouvernement intervienne et essaie de mettre fin à cette saga.

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RCI avec les informations d’Angus Reid, CBC News, les informations de Levon Sevonts et Marc Montgomery de RCI, La Presse canadienne et la contribution de Marie-Claude Julien, Mathieu Gohier et de Francis Reddy de Radio-Canada

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