Une étude Royal LePage anticipe une saine croissance des prix dans le secteur de l’immobilier au 4e trimestre 2020 au Canada, avec un niveau de confiance assez élevé vis-à-vis des nouveaux-arrivants (86 %). Crédit : Istock.

Immobilier au Canada : la croissance des prix serait loin de s’estomper en 2020

Les débuts de l’année 2020 ne connaîtront pas d’accalmie sur le marché de l’immobilier où l’escalade des prix se poursuivra, comme le démontrent les nouvelles prévisions de Royal LePage qui a comparé les prix du 4e trimestre 2019 aux projections du 4e trimestre 2020.

Selon ces prévisions, les marchés connaîtront des fortunes diverses. Montréal se démarquera comme le marché où les hausses seront les plus élevées au pays, avec une augmentation du prix de l’agrégat des propriétés de 5,5 % pour se situer à 457 900 $. Ottawa devrait suivre avec une augmentation de 4,5 % et un prix de 516 200 $ en 2020. La bonne santé économique et de bons taux d’emplois dans ces deux régions justifient ces prévisions à la hausse.

Le Grand Vancouver d’habitude si cher connaîtra plutôt une stabilité, après la baisse de 2019. Le prix de l’agrégat d’une maison devrait croître de 1,5 % et atteindre 1 125 200. La croissance des prix se situera par contre au-dessus de la moyenne nationale au 4e trimestre de l’année prochaine.

Dans la région du Grand Toronto, les vendeurs auront une marge de manœuvre assez limitée en raison de l’offre faible des propriétés et de l’augmentation de la population. Cela fera souffler un vent d’inflation sur les prix des maisons. C’est ainsi que le prix médian d’une maison détachée dans cette région devrait connaître une augmentation de 4,5 % et atteindre 1 027 200 $. Même tendance pour le prix médian d’une copropriété qui devrait augmenter de 6% pour se chiffrer à 600 000 $. Le prix de l’agrégat des propriétés dans la région devrait augmenter de 4,75 %  d’une année sur l’autre et atteindre 883 700 $.

« L’offre est extrêmement basse et il est possible que nous assistions au retour à une forte appréciation des prix à l’avenir sans que de nouvelles propriétés soient disponibles », constate Kevin Somers, chef de l’exploitation, Services immobiliers Royal LePage.

Les millénariaux influent sur le marché

Dans l’ensemble du pays, l’étude de Royal LePage fait état d’une « saine appréciation » qui concerne davantage les copropriétés et les maisons détachées.

C’est dans les banlieues que les maisons détachées devraient se vendre le plus, en raison des préférences élevées des millénariaux (26-32 ans) pour ces maisons qui s’inscrivent en priorité de leur choix par rapport aux copropriétés. C’est d’ailleurs pour cette raison que dans les prochains mois, l’appréciation des prix des copropriétés ne se fera plus au même rythme que celle des maisons détachées.

Tenez quelques différences de prix anticipés :

  • Agrégat d’une propriété : 669 800 $ en 2020 et augmentation des prix de 3,2 % d’une année sur l’autre
  • Appartement en copropriété : prix médian : 506 100 $ et augmentation des prix de 3,6 %. Hausse de 48 % du prix médian à la fin de 2019, en comparaison aux prix de 2014
  • Maison détachée à deux étages : 785 400 $ et augmentation des prix de 3,1 %.

Source : Royal LePage

« Les membres de la masse critique des millénariaux les plus âgés sont aujourd’hui dans la trentaine. Cette importante vague de consommateurs canadiens a transformé le marché immobilier au cours de la dernière décennie, se concentrant sur les copropriétés et portant leur prix à la hausse. Aujourd’hui parents, ils ont dans leur ligne de mire les banlieues que leurs parents de la génération des baby-boomers ont tant convoitées. Nous prévoyons que la période d’appréciation disproportionnée des prix dans le segment de la copropriété tire à sa fin, tandis que l’intérêt envers les maisons détachées renaît », observe M. Soper.

L’étude sur les prévisions de Royal LePage concerne neuf des plus grands marchés au pays observés sur une période de 12 mois. Elle démontre que c’est à Calgary et à Edmonton que les hausses des prix seront les plus modestes au 4e trimestre 2020 au pays. Crédit : iStock

Compétition de la demande

Après avoir mis leur projet en attente à cause de la mise en place de la simulation de crise, de plus en plus d’acheteurs se sont repositionnés sur le marché en deuxième moitié de 2019, ce qui crée une certaine effervescence entretenue également par l’intérêt de plus en plus marqué des immigrants pour l’acquisition d’une propriété. Selon Royal LePage, il s’agit de personnes qui arrivent aux Canada ayant réalisé des économies substantielles pour acheter rapidement une propriété (75 %). C’est ainsi qu’une propriété sur cinq sera achetée par un nouvel arrivant dans les cinq prochaines années.

« Nos prévisions immobilières nationales de 2020 sont fondées sur le maintien des indicateurs économiques sains actuels au Canada. Paradoxalement, un ralentissement de la croissance économique pourrait nous amener à revoir notre prévision à la hausse. Bien qu’un seul mois ne dicte pas une tendance, les chiffres d’emploi plutôt faibles de novembre pourraient faire en sorte que la Banque du Canada emboîte le pas à la Réserve fédérale américaine en abaissant les taux d’intérêt », affirme Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage.

M. Soper explique que plus les taux sont bas plus les acheteurs sont attirés.

« Cela pourrait par ailleurs stimuler la pression haussière additionnelle sur les prix dans les régions où l’emploi demeure sain, ce qui toucherait la plupart des marchés au pays. La fenêtre sur les prix plus faibles ou stables est sur le point de se rabattre, ou s’est déjà refermée pour la majorité des Canadiens », observe-t-il dans le communiqué.

C’est à Winnipeg que l’incidence de l’immigration sur le marché de l’immobilier est le plus palpable. Selon l’étude, la croissance démographique « alimente les ventes » et les prix abordables des maisons détachées à deux étages créent un attrait auprès des familles. Ces prix devraient diminuer de 0,25 % d’une année sur l’autre pour atteindre 325 600 $, tandis que le prix médian d’une copropriété devrait augmenter de 1,25 % d’une année sur l’autre pour s’établir à 235 800 $. L’économie est diversifiée et le taux d’emploi stable, ce qui crée une confiance aussi bien chez les vendeurs que les acheteurs qui ne s’inquiètent pas des situations imprévisibles susceptibles de toucher le marché.

Avec des informations de Royal LePage.

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Une propriété sur cinq revient à des acheteurs qui se sont établis au pays dans la dernière décennie. Cette immigration contribuerait à la flambée des prix. Reportage : Philippe de Montigny.

Catégories : Économie, Société
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