(iStock-RCI)

Hausse du bilinguisme chez les jeunes Canadiens et en particulier les Québécois

Selon un nouveau rapport de Statistique Canada, sur une période de 10 ans, le pourcentage de jeunes canadiens de 5 à 17 ans qui sont bilingues est passé de 16 % à 19 %.

Cette analyse statistique qui porte sur les années 2006 à 2016 révèle que les taux de bilinguisme chez les jeunes sont les plus élevés jamais enregistrés depuis les premiers coups de sondes dans les années 60. Il y a trois ans par exemple, tout près de 18 % des jeunes Canadiens déclaraient pouvoir soutenir une conversation en français et en anglais comparée à 17 % en 2006.

Rappelons que le Plan d’action du gouvernement canadien pour les langues officielles 2018-2023 vise à faire passer le taux national de bilinguisme français-anglais à 20 % d’ici 2036.

L’agence fédérale note cependant que le bilinguisme français-anglais est très variable selon les provinces, les jeunes du Québec étant considérablement en avance sur ceux des autres provinces. Au Québec, le taux de bilinguisme chez les 5 à 17 ans a aussi progressé. Il était de 28 % en 2006, alors qu’il atteignait 33 % en 2016.

Dans la province voisine, au Nouveau-Brunswick, le taux de bilinguisme chez les jeunes a également bondi de 37 % en 2006 à 50 % en 2016.

La proportion de jeunes hors Québec inscrits dans une école d’immersion française est passée de 7,7 % en 2006-2007, à 11,5 % en 2016-2017. PHOTO : iStock

Les petits bilingues seraient plus agiles mentalement

Une enquête canadienne établit un lien entre l’apprentissage de plus d’une langue en jeune âge et l’agilité mentale. Cela a de quoi faire réfléchir beaucoup de parents, notamment québécois, qui se questionnent sur les dangers pour leurs enfants d’apprendre la langue anglaise trop jeune dans un environnement scolaire.

Selon cette enquête menée par deux chercheuses de l’Université Concordia qui se trouve au centre-ville de Montréal, les enfants bilingues ont non seulement une plus grande flexibilité cognitive que les enfants unilingues, mais ils sont notamment meilleurs que leurs camarades unilingues à un certain type de contrôle ou de discipline mentale.

Dans le cadre de leur étude, deux chercheuses de cette université anglophone, la professeure Diane Poulin Dubois et la doctorante Cristina Crivello, ont évalué le vocabulaire de 39 enfants bilingues et de 43 de leurs camarades unilingues à l’âge de 24 mois, puis de nouveau à 31 mois.

Au cours de la seconde évaluation, les experts ont également fait exécuter une série de tâches aux jeunes participants pour mettre à l’épreuve et tester leur flexibilité cognitive ainsi que leur capacité de mémorisation.

L’étude, publiée dans la revue Journal of Experimental Child Psychology, avance que les enfants qui sont les plus exercés à l’alternance entre les langues anglaise et française démontrent des capacités mentales encore plus grandes.

Le bilinguisme serait-il bon pour le cerveau de nos enfants?

CBC

Bilingue un jour, mais pas bilingue pour toujours, selon Statistique Canada

Le fait de pouvoir parler français en jeune âge n’est pas forcément un talent qui se maintient avec les années, particulièrement pour les jeunes vivants hors Québec.

Dans ces régions du pays, seulement 65 % des jeunes qui étaient bilingues en 2006 l’étaient encore 10 ans plus tard, lorsque sondés en 2016.

Hors Québec toujours, les adolescents âgés spécifiquement de 14 à 17 ans en 2006 présentaient les taux de maintien du bilinguisme les plus faibles au Canada. Dans ce groupe d’âge, seulement 50 % des adolescents de langue maternelle anglaise qui étaient bilingues en 2006 l’étaient toujours 10 ans plus tard.

– À l’extérieur de la province du Québec, tous âges confondus, moins de 10 % de la population canadienne est bilingue (9,7 %).

– La province du Québec fournit 57 % de toute la population bilingue canadienne (3,3 millions de personnes, soit plus de 42 % de la population québécoise), et l’Ontario 23 % (1,4 million)

– En ajoutant le Nouveau-Brunswick, 86 % des Canadiens bilingues demeurent donc dans seulement 3 des 10 provinces canadiennes.

50 ans plus tard : que vaut aujourd’hui le bilinguisme officiel canadien?

(Sean Kilpatrick/The Canadian Press)

RCI avec les informations de La Presse canadienne et la contribution de Jacques Beaupré, Line Boily, Michel Désautels, Gavin Boutroy et Francis Plourde de Radio-Canada

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Catégories : Politique, Société
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