Le Québec est riche en patrimoine bâti. (Crédit photo : Radio-Canada)

Patrimoine : conserver plutôt que détruire

Trop souvent, des bâtiments historiques sont démolis pour construire du neuf. Comment éviter la destruction parfois systématique de notre patrimoine architectural? La revalorisation est au cœur du travail d’Olivier Toupin, étudiant en maîtrise en conservation du patrimoine bâti à l’Université de Montréal.

On apprend plusieurs choses, par exemple, qu’est-ce que le patrimoine et comment faire pour le préserver, explique en entrevue Olivier Toupin. La destruction du patrimoine bâti se fait trop souvent, mais il y a eu plusieurs bons coups dont on parle rarement.

Écoutez l’entrevue avec Olivier Toupin (8 minutes et 27 secondes) :

En ce qui concerne la préservation du patrimoine bâti à Montréal, le Québec a fait beaucoup de chemin, rappelle-t-il. Même si l’on possède un parc immobilier plus restreint que celui de l’Europe.  Le gouvernement vient d’ailleurs d’annoncer une aide financière de 30 millions de dollars afin d’améliorer la protection et la connaissance du patrimoine immobilier.

À l’heure actuelle, le ministère de la Culture reçoit trop de demandes de classement et de protection pour ce qu’il est capable de gérer, précise l’étudiant.

« On est passé d’une approche descendante, c’est-à-dire qu’autrefois, le gouvernement disait à la population ce qui devait être conservé. Aujourd’hui, on assiste à une approche dite ascendante, ce qui veut dire que la population se mobilise pour la conservation du patrimoine. »

La maison Mongeon, en Montérégie, date du XVIIIe siècle, elle subit un remaniement complet de son pièce sur pièce et des ses cheminées en pierre des champs en 2010 par Artès inc. la sauvant de la destruction total dû au problème d’une intervention moderne de 1980. (Crédit photo : Métiers d’art du bâtiment Artès)

La maîtrise en conservation du patrimoine bâti se développe principalement sur trois aspects. « On apprend la méthodologie pour établir des énoncés d’intérêt patrimonial. Ensuite, on nous enseigne la recherche documentaire historique en lien avec les bâtiments et enfin on établit les diagnostics techniques, le côté pratico-pratique des matériaux afin de conserver adéquatement. »

Le développement durable est également une notion de plus en plus importante, surtout que la destruction d’édifices s’avère beaucoup plus polluante. « L’architecture la plus verte ou le bâtiment le plus écologique est celui qui existe déjà, ajoute M. Toupin. Si l’on prend une bâtisse de n’importe quelle époque, il vaut mieux la réparer que de la démolir et ensuite aller extraire d’autres ressources pour en construire une nouvelle. »

(Source : ministère de la Culture et des Communications du Québec)

L'année 2020 devra être une année de mobilisation pour la sauvegarde du patrimoine religieux à Québec, afin d'éviter d'autres démolitions. L'avenir de plusieurs églises, comme celle du Très-Saint-Sacrement, en dépend, croient le vicaire général du diocèse et un consultant en patrimoine. Le reportage de Félix Morrissette-Beaulieu.

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Catégories : Société
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