Une dizaine d’enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports sont à Téhéran pour participer, aux côtés de leurs alliés français et américains, à l’enquête sur l’écrasement d’avion qui a entraîné la mort de 176 personnes, dont 57 Canadiens, la semaine dernière. Ils se joignent aux enquêteurs ukrainiens qui les ont précédés sur le terrain en Iran.
Ottawa souhaite une transparence totale
Cette présence est possible après environ une semaine de tractations entre les hauts responsables canadiens et iraniens pour tenter d’obtenir la participation d’enquêteurs étrangers à l’enquête.
Le premier ministre du Canada Justin Trudeau souhaite qu’elle soit transparente. Cette fin de semaine, à l’occasion d’une cérémonie en hommage aux disparus, il a déclaré que cet accident était une « tragédie nationale » qui a privé des Canadiens de membres de leurs familles et le pays de leur contribution, d’où la nécessité de faire toute la lumière sur les circonstances de l’écrasement du vol PS752 de la compagnie ukrainienne.
Après avoir refusé de partager les informations des boîtes noires, les autorités iraniennes ont fait volte-face en fin de semaine, en offrant la possibilité aux enquêteurs étrangers de contribuer à l’enquête. La participation des Canadiens s’étendra à l’identification des corps des victimes qui seront possiblement rapatriés au Canada.
Le Canada ne dispose pas de représentation consulaire dans ce pays en raison de la rupture des liens diplomatiques depuis quelques années. Cette situation est susceptible de compliquer la tâche des enquêteurs canadiens. Par ailleurs, étant donné que Téhéran ne reconnaît pas la double nationalité, les corps des victimes possédant la double nationalité canadienne et iranienne seront difficilement rapatriés au pays.
Dans une vidéo sur les réseaux sociaux publiée par une activiste des droits de l’homme, on entend une Iranienne qui a perdu son fils dans cette tragédie lancer un appel au Canada pour l’aider à obtenir la dépouille de son enfant.
Thank you for bringing this to our attention. These allegations are disturbing and we will look into them. Please have this family reach out to Canadian officials by calling 613-996-8885 or emailing sos@international.gc.ca. https://t.co/lCB7UWlWrZ
— François-Philippe Champagne (FPC) 🇨🇦 (@FP_Champagne) January 13, 2020
Pendant la fin de semaine, Téhéran a finalement reconnu que l’avion avait été accidentellement visé par des tirs de missiles.
Depuis cet aveu, des manifestations de colère ont lieu en Iran et ailleurs dans certains des cinq pays concernés par l’accident, notamment au Canada et en Ukraine, où il est à présent question de porter plainte contre l’Iran qui a causé la disparition de 176 personnes. Des représentants de ces pays (Canada, Grande-Bretagne, Ukraine, Afghanistan, Suède) vont se réunir jeudi, à Londres, pour réfléchir aux modalités de poursuites et à l’éventualité de verser des compensations aux familles des disparus.
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, les manifestations qui ne se calment pas à Téhéran ont été violemment réprimées par la police.
Avec Radio-Canada
L'Iran avait nié toute responsabilité dans l'écrasement d'avion qui a fait 176 morts, dont 57 Canadiens, près de Téhéran, mercredi. Mais vendredi soir, volte-face, le régime a admis à la télévision nationale qu'un de ses missiles avait effectivement abattu le Boeing 737 de la compagnie ukrainienne. Le reportage de Michel Marsolais.
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